Côte d’Ivoire : un sous-sol riche et inexploré !
Association patronale qui fait la promotion du secteur minier, des intérêts de ses membres et, de façon plus générale, de la mise en œuvre d’initiatives de développement du secteur minier, le Groupement Professionnel des Miniers de Côte d’Ivoire (GPMCI) existe depuis 2008. Pour les trois années à venir, trois axes d’intervention ont été retenus.
En premier lieu, l’assistance à ses membres en vue d’améliorer l’environnement des affaires, à travers des actions de plaidoyer et de lobbying vis-à-vis des différentes parties prenantes. A ce titre, plusieurs cadres de dialogue permanent facilitent les relations avec les différentes directions décentralisées partenaires (Budget, Douanes, Impôts, Port, CIAPOL ou encore ANDE).
Le deuxième axe porte sur l’amélioration de la communication, car le secteur minier ivoirien souffre d’une certaine méconnaissance. Pire, d’une mauvaise perception.
On assimile systématiquement les mines à l’orpaillage clandestin. En Côte d’Ivoire, les mines sont perçues comme un secteur venant essentiellement détruire, piller ou exploiter le sous-sol, alors qu’il est source de développement économique et social, qui mobilise de nombreuses compétences, aussi bien technologiques qu’humaines.
« Il nous faut améliorer davantage la connaissance du secteur minier, aussi bien en termes de contribution à l’économie nationale, au développement social, qu’au niveau des ressources humaines et des aspects technologiques qu’il apporte à la Côte d’Ivoire », indique Christine LOGBO-KOSSI, la Directrice générale du GPMCI. Quant au troisième axe, il porte sur le renforcement des outils de gouvernance en tant qu’organisation crédible, transparente et citoyenne.
Pour adhérer au GPMCI, il faut être une société installée en Côte d’Ivoire, en demande ou en possession d’un titre minier, que ce soit en phase industrielle ou semi-industrielle, ou un groupement d’intérêt économique dans le secteur minier et faire face à ses obligations légales vis-à-vis de l’Etat.
Or, diamant, bauxite, nickel, phosphate… La Côte d’Ivoire regorge d’énormes potentialités encore sous-explorées
Christine LOGBO-KOSSI, Directrice Générale, GPMCI
Depuis le mois de janvier 2021, Jean-Claude Diplo, Président Directeur Général du groupe Allied en Côte d’Ivoire, préside les destinées du Groupement. A ce jour, le GPMCI compte 54 membres dont l’ensemble des acteurs majeurs.
Le but général est d’aider le gouvernement ivoirien dans la finalisation de sa politique minière, et dans l’amélioration de la pratique minière en Côte d’Ivoire.
Mais le marché minier ivoirien est-il réellement exploité ? Si oui, à quel niveau ?
Selon Christine LOGBO-KOSSI, «au regard du bassin sédimentaire aurifère par exemple de la Côte d’Ivoire par rapport aux autres pays de l’Afrique de l’Ouest, nous sommes le dernier pays encore sous-exploré. On ne connait pas encore la qualité de la richesse de notre sous-sol. Les données scientifiques l’attestent.
La roche détentrice de l’or passe au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso jusqu’au Mali. Nous détenons plus de 33% de cette roche, alors que nous ne produisons que 35 tonnes d’or. Le Ghana qui possède 18% de cette roche, fait plus de 100 tonnes depuis près de 100 ans. Cela veut dire que le Ghana produit plus, parce qu’il connaît son potentiel minier en or ».
Elle explique également que « dans le nord de la Côte d’Ivoire, pour ce qui est du diamant, on parle d’un potentiel d’un peu plus d’un milliard de tonnes, mais on n’en produit pas plus de 10 000 tonnes par an, en termes d’exportation et ce n’est qu’en version artisanale. Dans l’ouest montagneux, nous avons des réserves insoupçonnées de métaux de base (bauxite, nickel, fer, etc.).
Cette région fait frontière avec la Guinée qui est aujourd’hui premier producteur mondial d’alumine. Si nous sommes frontaliers à des pays qui ont des versants aussi riches, si on améliore la connaissance chez nous, la production en sera davantage accrue ! », explique-t-elle.
D’autres minéraux, dont on ne parle même pas, existent en Côte d’Ivoire. Notamment, le phosphate, le granite ou encore le lithium dont les réserves sont affirmées dans la région du Sud Comoé ou du fer dans l’ouest du pays.
Il faut savoir que le secteur minier en Côte d’Ivoire compte sept sociétés en production, pour un chiffre d’affaires en 2020, de près de 1 000 milliards de francs CFA, soit 4% du produit intérieur brut (PIB), avec un impact direct dans les communautés.
Le secteur a souffert aussi de la pandémie à Covid-19, mais il a été très résilient. « Au début de la pandémie, rapporte Christine LOGBO-KOSSI, nous avons été durement frappés. Sur les sites miniers, il y a eu des restrictions de mouvements de personnes ou d’équipements, réduisant les activités au strict minimum, notamment de production et de maintenance. De ce fait, les entreprises minières en Côte d’Ivoire ont mutualisé leurs efforts pour convoyer des biens et services par exemple. »
Aucun doute, La Côte d’Ivoire, est la prochaine destination minière du continent. Car le pays regorge d’énormes potentialités. « Notre sous-sol est méconnu, mais riche. Il faudra donc dans les prochaines années, améliorer davantage l’information géoscientifique pour faire éclore davantage ce secteur », invite Christine LOGBO-KOSSI.
A bon entendeur….minez !