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Economie

Agro-industrie : La Côte d’ivoire veut franchir le pas de la transformation.

À l’instar de la plupart des pays africains, la Côte d’Ivoire peine encore à transformer ses productions agricoles sur place. Par exemple, le pays n’assure le broyage que d’un tiers de sa production de cacao. Cependant, le pays affiche une volonté de plus en plus ferme de transformer localement ses produits agricoles.

La Côte d’Ivoire est résolument tournée vers la transformation de ses produits locaux. C’est le discours sans ambiguïté que le premier ministre Patrick Achi a tenu devant son auditoire lors de son intervention au forum économique de Davos qui s’est ouvert hier, 23 mai 2022. Et pour cause, la répartition des revenus de l’industrie du chocolat reste très défavorable aux producteurs ivoiriens. En effet, sur les 105 milliards de dollars que pèse aujourd’hui l’industrie mondiale du chocolat, seulement 5 milliards de dollars reviennent aux producteurs. Pour Patrick Achi, la transformation locale est la seule façon d’aboutir à une répartition plus équitable des revenus :

«Au cours des 30 dernières années, nous avons été le premier producteur mondial de cacao. Nous produisons plus de 2 millions de tonnes par an. Mais en fin de compte, nous réalisons que quel que soit le prix qui vous sera donné, ce ne sera jamais suffisant – non seulement pour le pays, mais aussi pour le dur labeur du peuple (…). Transformer cette matière première est le vrai défi, vous savez, parce que vous avez besoin de valeur ajoutée, parce que vous avez besoin de créer des emplois, de générer plus de revenus » a exposé Patrick Achi devant son auditoire.

Pour le premier ministre ivoirien, la transformation locale permettra de résoudre les questions de la déforestation et du travail des enfants, par ricochet. Ces deux fléaux constituent une barrière à un cacao ivoirien durable.

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Les perspectives du marché mondial du chocolat sont très optimistes. Selon une étude récente de Fior Markets, il est évalué à 200,5 milliards de dollars à l’horizon 2028, contre 138,5 milliards de dollars en 2020.

Hormis, le cacao, la Côte d’Ivoire affiche une ferme volonté de transformer localement une partie conséquente de sa production d’anacarde et de karité. Une usine de transformation de cajou et de karité est prévue dans ce cadre à Doropo, une localité située dans la région de Zanzan dans le nord-est du pays. Cette usine devrait être achevée d’ici fin 2023 selon Siaka Ouattara, maire de la localité.

La Côte d’ivoire est premier producteur mondial de noix de cajou et 5ème producteur de noix de karité. Par ailleurs, les importations d’Europe d’amande de cajou sont en progression de 6,7% au premier trimestre 2022. La Côte d’ivoire se hisse au rang de 2ème fournisseur juste derrière le Vietnam.

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