77e AG des Nations unies met l’accent sur des priorités clés de la Banque africaine de développement
La Banque africaine de développement a eu plusieurs échanges fructueux autour de ses priorités stratégiques lors de la 77e session de l’assemblée générale des Nations unies qui vient de s’achever à New York.
Parmi les points saillants de la réunion figurait un appel urgent à accroître les financements pour atténuer les effets du changement climatique et de l’insécurité alimentaire.
Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, était à la tête de la délégation de la Banque et a pris part activement aux discussions qui ont abouti à une déclaration internationale visant à mettre fin à la malnutrition et aux retards de croissance des enfants.
L’action de la Banque à l’assemblée générale s’inscrivait dans le cadre de ses priorités stratégiques, dans un contexte où les pays africains, qu’elle soutient, sont confrontés aux effets persistants de la pandémie de Covid-19, à la flambée des prix des denrées alimentaires et des carburants due à la guerre en Ukraine et au changement climatique.
Le changement climatique a été un thème central dans de nombreuses discussions auxquelles la Banque a participé lors de l’assemblée générale des Nations unies, notamment la nécessité de financements urgents pour les pays les plus exposés au changement climatique.
La question du changement climatique revêtait un caractère encore plus urgent en raison de la prochaine conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP27) qui doit se tenir à Sharm El-Sheikh, en Égypte, dans moins de deux mois. La COP27 ou « COP africaine », offre à l’Afrique une opportunité sans précédent de s’exprimer d’une seule voix pour demander à la communauté internationale de passer des paroles aux actes concrets en matière de financement de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets.
S’exprimant lors de la deuxième réunion ministérielle sur le climat et le développement, M. Adesina a joint sa voix à celle de l’envoyé spécial du président américain pour le climat, John Kerry, et à celle d’autres participants pour exhorter les pays développés à tenir les promesses qu’ils ont faites lors de la COP26 à Glasgow l’année dernière, et dans le cadre de l’accord de Paris de 2015.
Les propos de John Kerry étaient sans ambiguïté : « Nous sommes en retard. Nous devons agir. J’en ai assez de dire la même chose trop souvent dans les mêmes réunions. Le statu quo est notre ennemi commun. Il est temps d’agir », a-t-il déclaré lors de la réunion.
M. Adesina a insisté sur la nécessité d’une action urgente, lançant cet avertissement : « L’Afrique souffre, l’Afrique suffoque, et se trouve dans une grave détresse financière à cause d’une situation qu’elle n’a pas provoquée. Il doit y avoir un plus grand sentiment d’urgence, non pas dans les discours, mais dans l’action et la fourniture des ressources dont le continent a désespérément besoin. »
Le Groupe de la Banque africaine de développement a rejoint le Conseil mondial du leadership (Global Leadership Council) dans le cadre d’une nouvelle initiative visant à accroître la production d’énergie propre et fiable et à lutter contre le réchauffement climatique.
Le Conseil mondial du leadership est composé de leaders du monde entier, parmi lesquels le président de la Banque africaine de développement, la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Patricia Espinosa, l’administrateur du Programme des Nations unies pour le développement, Achim Steiner, le président de la Banque européenne d’investissement, Werner Hoyer, le Premier ministre norvégien Jonas Ghar et le président de la Fondation Rockefeller, M. Rajiv J. Shah, coprésident du Conseil
Le Conseil concentrera ses premiers efforts sur l’élimination des obstacles à une transition énergétique juste dans les pays en développement.
Alors que les pays en développement ne sont actuellement responsables que de 25 % des émissions mondiales de CO2, cette part pourrait atteindre 75 % d’ici 2050, selon une analyse publiée par l’Alliance. Les pays en développement ne reçoivent actuellement qu’une petite partie des financements destinés à développer les énergies propres, alors qu’ils comptent pour près de la moitié de la population mondiale.
L’assemblée générale a été une opportunité pour le Groupe de la Banque africaine de développement de faire preuve d’un leadership particulier dans les efforts visant à éradiquer la faim, la malnutrition et les retards de croissance en Afrique.
Dans le cadre du Groupe de dialogue présidentiel sur la nutrition, inspiré par la décision de l’Union africaine de faire de 2022 l’« Année de la nutrition », le président du Groupe de la Banque africaine de développement s’est joint aux présidents africains pour signer un engagement historique visant à mettre fin au retard de croissance chez les enfants.
Selon le Rapport sur la nutrition mondiale – qui est considéré comme le rapport le plus complet sur la situation nutritionnelle à l’échelle mondiale – plus de 30 % des enfants en Afrique souffrent d’un retard de croissance.
Le Groupe de dialogue est une initiative de la plateforme des leaders africains pour la nutrition de la Banque africaine de développement, du gouvernement éthiopien et de Big Win, une organisation philanthropique. Outre l’Éthiopie, la plateforme compte parmi ses membres les chefs d’État de la République démocratique du Congo, de Madagascar, du Malawi, du Mozambique, du Niger, du Sénégal, de la Tanzanie et de l’Ouganda.
La Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de la Banque africaine de développement a occupé une place importante lors du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire. Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, a félicité la Banque pour le lancement rapide de cette facilité de 1,5 milliard de dollars destinée à éviter une crise alimentaire imminente. Le programme facilite la production de 38 millions de tonnes de denrées alimentaires, d’une valeur de 12 milliards de dollars en seulement deux ans.
Dans le cadre du programme « Des emplois pour les jeunes en Afrique » (Jobs for Youth in Africa) du Groupe de la Banque africaine de développement – qui vise à créer 25 millions d’emplois d’ici à 2025 – et d’autres initiatives connexes, le président de la Banque a participé à une session de haut niveau pour discuter de l’initiative dénommée Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale pour des transitions justes(le lien est externe) (Global Accelerator on Jobs and Social Protection for Just Transitions).
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a exhorté les gouvernements du monde entier à investir rapidement dans la création d’emplois de qualité et dans la mise en place d’une protection sociale pour les personnes qui en sont dépourvues.
Il a demandé aux dirigeants de se concentrer sur des solutions concrètes pour mettre en œuvre l’initiative et a averti que « la voie de l’inaction mène à l’effondrement économique et à la catastrophe climatique, à l’augmentation des inégalités et des troubles sociaux. Des milliards de personnes pourraient ainsi se retrouver piégées dans les cercles vicieux de la pauvreté et de la misère. »
Plusieurs dirigeants du monde entier ont également pris la parole lors de la session, notamment Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, Lazarus Chakwera, président du Malawi, Jessica Alupo, vice-présidente de l’Ouganda, et Hala El-Said, ministre de la Planification et du Développement économique de l’Égypte.
« Nous devons restructurer nos économies pour qu’elles soient productives grâce à l’éducation, aux infrastructures, à l’énergie et en nous assurant que nous avons des secteurs productifs qui peuvent exploiter les compétences des gens et les intégrer dans l’économie », a déclaré Akinwumi A. Adesina.
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