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Finance

En Afrique, 43 % des banques considèrent les fintech et les néobanques comme une grande menace pour leurs activités (rapport)

Face à l’offensive de « game changers » agiles comme fintech, les néobanques et les opérateurs de téléphonie mobile, les banques traditionnelles africaines tentent de défendre jalousement leur pré carré en accélérant leur transformation numérique.

Après avoir ignoré leur ascension pendant plusieurs années, les banques africaines regardent désormais avec beaucoup de méfiance les fintech, les néobanques, et même les opérateurs télécoms qui s’aventurent de plus en plus dans le domaine des services financiers, selon un rapport publié le 17 mai par le magazine African Banker et le fournisseur de technologies bancaires digitales Backbase.

Intitulé « The African digital banking transformation report 2023 », ce rapport se base sur une enquête réalisée auprès des dirigeants de 153 banques opérant dans 33 pays répartis sur les diverses sous-régions du continent.

43% des dirigeants sondés ont estimé que les fintech et les néobanques représentent une grande menace pour les activités de leurs banques. Ces nouveaux acteurs agiles du secteur de la finance arrivent au 2è rang dans le classement de l’ensemble des grandes menaces citées par les dirigeants interrogés, juste derrière l’augmentation des coûts opérationnels (46,8%), mais devant l’environnement réglementaire défavorable (39,5%), la souveraineté des données (37,6%), la concurrence des opérateurs de téléphonie mobile offrant des services financiers (33,3%) et le manque d’une main d’œuvre qualifiée (32,9%).

Le rapport précise que les acteurs historiques du secteur bancaire africain voient d’importantes parts de marché et une manne financière colossale leur passer sous le nez.

En Afrique plus qu’ailleurs, l’importance des réseaux d’agences physiques diminue régulièrement, et risque de ne plus constituer un important avantage comparatif durant les prochaines années. Sur le continent, où la majorité de la population a un téléphone dans une poche et du cash dans l’autre, l’intérêt pour les services bancaires mobiles ne se dément pas, comme en atteste l’essor du mobile money.

Les banques traditionnelles semblent cependant prêtes à défendre leurs positions. 51% des dirigeants de banques sondés placent la transformation numérique en tête des priorités de leurs stratégies de croissance, alors que 44,5% affirment qu’elle figure dans le Top 3 des priorités.

20 à 30% des clients utilisent des services bancaires numériques

Mais si la majorité des banques considèrent la transformation numérique comme un élément clé de leurs stratégies de croissance, une moindre proportion d’entre elles mobilise des ressources financières importantes pour digitaliser leurs services, et mieux résister aux assauts des nouveaux acteurs qui s’attaquent à leur chasse gardée. Seulement 28% des banques africaines dépensent plus de 3 millions de dollars par an dans la transformation numérique. 21% des banques consacrent un budget annuel compris entre 1 et 3 millions de dollars pour la digitalisation de leurs services alors que le reste y allouent moins d’un million de dollars.

Durant les douze prochains mois, les investissements des banques opérant sur le continent dans la transformation numérique devraient notamment concerner le segment de la banque de détail (47% des répondants) et le segment des petites et moyennes entreprises (27%).

Le rapport révèle d’autre part que 19% des dirigeants sondés définissent leurs banques comme étant des « natives du numérique » (digital natives), c’est-à-dire des établissements dont l’interface client, le middle-office et le back-office sont entièrement numérisés. 29% précisent que le processus de numérisation de leurs banques concerne uniquement le front-office (les moyens par lesquels les clients interagissent avec la banque comme le site web et les applications mobile), tandis que 27% indiquent que leurs établissements sont en train de remplacer progressivement les infrastructures existantes par des technologies numériques, en intégrant le middle et le back-office.

La marge de progression est cependant très importante. En Afrique, le taux de bancarisation a atteint 48% en 2022 contre 23% en 2012, mais le cash est encore utilisé dans 90% des transactions financières contre 5 % à 7% seulement pour les canaux numériques. De plus, 20 à 30 % des clients des banques africaines seulement utilisent des services bancaires numériques, contre environ 50 % en Asie et en Amérique latine.

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Source : Agence Ecofin

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