Gazoduc Maroc-Nigeria: quatre autres pays rejoignent le projet
Les préparatifs pour la réalisation du gazoduc Maroc-Nigeria se poursuivent avec la signature de quatre nouveaux protocoles d’accord avec quatre pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO): Côte d’Ivoire, Libéria, Benin et Guinée. Désormais, ce sont au total 13 pays qui ont signé des protocoles d’accord donnant un sérieux coup d’accélérateur à la réalisation du projet.
Le processus devant permettre le lancement du projet structurant du gazoduc Maroc-Nigeria est sur la bonne voie. Ce projet structurant a franchi une nouvelle étape, et des plus importantes, avec les signatures d’accords avec quatre pays de la région: Côte d’Ivoire, Libéria, Benin et Guinée. Ces accords font suite à ceux paraphés le 15 septembre 2022 avec la CEDEAO, suivis de ceux avec la Mauritanie et le Sénégal le 15 octobre de la même année et avec la Gambie, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone et le Ghana, intervenus le 5 décembre 2022.
Ces derniers protocoles d’accord tripartites ont été signés entre la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC) et l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) du Maroc d’une part, et la Société Nationale des Opérations Pétrolières de Côte d’Ivoire (PETROCI), la Société nationale du pétrole du Libéria (NOCAL), la Société nationale des hydrocarbures du Bénin (SNH-Bénin) et la Société nationale des pétroles de la République de Guinée (SONAP) d’autre part.
Ces signatures ont eu lieu en présence de l’ensemble des parties prenantes du projet dont les pays seront traversés par le gazoduc: Nigeria, Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire Liberia, Sierra Leone, Guinée-Bissau, Gambie, Sénégal, Mauritanie et Maroc.
Rappelons que ce projet structurant vise à acheminer le gaz naturel extrait des pays de l’Afrique de l’Ouest pour l’acheminer vers l’Europe. Les exportations de gaz de la région sont assurées par des méthaniers. Seulement, ce mode de transport du gaz naturel liquéfié (GNL) coûte excessivement cher, comparativement à celui réalisé via un gazoduc.
D’où l’intérêt que portent les pays de la région à ce projet dont le coût estimé à hauteur de 25 milliards de dollars et qui sera amorti relativement rapidement. Raison pour laquelle, après l’engagement du Nigeria d’y investir 12,5 milliards de dollars soit une participation de 50% du projet, de nombreuses institutions financières sont intéressées par ce gazoduc long de 5.600 kilomètres à travers onze pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord.
Au-delà, ce projet est un véritable outil d’intégration économique sous-régional en ce sens qu’il sera bénéfique à tous les pays de la CEDEAO, au Maroc et à l’Union européenne qui bénéficiera d’une source d’approvisionnement sure, sécurisée et compétitive, comparativement à celui du GNL.
Enfin, ce gazoduc permettra d’évacuer dans de meilleures conditions les importantes ressources gazières de la région. A ce titre, il faut souligner que le Nigeria détient les plus importantes réserves de gaz en Afrique. Troisième producteur de gaz en Afrique, derrière l’Algérie et l’Egypte, en 2021, avec une production de 46 milliards de mètres cubes, le Nigeria dispose néanmoins des premières réserves de gaz d’Afrique et les 9emes au monde. Celles-ci sont estimées à 5.284 milliards de mètres cubes.
Par ailleurs, d’importantes réserves de gaz ont été découvertes dans d’autres pays dont le Sénégal etla Mauritanie, mais aussi au Ghana et en Côte d’Ivoire. Ainsi, pour le gisement offshore à la frontière mauritano-sénégalaise baptisé Grand-Tortue Ahmeyim, les réserves sont estimées à 1.400 milliards de mètres cubes, ce qui en fait l’un des plus importants en cours de réalisation dans le monde. Le début d’exploitation est prévu avant la fin de l’année en cours.
En clair, le projet du gazoduc Nigeria-Maroc est stratégique pour l’exploitation des importantes ressources gazières ouest-africaines. Il permettra des exportations très compétitives sur le marché européen, principal débouchée des exportations de gaz du continent africain.
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