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Finance

Transfert des migrants: voici les 10 premiers pays bénéficiaires d’Afrique, selon la Banque mondiale

Les transferts des migrants dans le monde ont affiché une hausse en 2022, selon le dernier rapport de la Banque mondiale. A l’international ces envois se sont établis à 647 milliards de dollars, en hausse de 8%. Toutefois, en Afrique, la progression a été moindre de seulement 2,63% à 97,5 milliards de dollars. L’Egypte conserve, et de loin, son rang de premier bénéficiaire de ces flux. Les coûts de transfert demeurent encore très élevés.

La Banque mondiale vient de publier son rapport annuel sur les transferts des migrants dans le monde en 2022. Au niveau mondial, ces transferts se sont établis à 647 milliards de dollars, en hausse de 8%. «En cette période d’après-Covid, qui se caractérise par un ralentissement de la croissance économique et une contraction des investissements directs étrangers, les envois de fonds des travailleurs à l’étranger revêtent une importance accrue pour les pays et les ménages; ils sont en effet une source de financement extérieur résiliante, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire qui ont accumulé de lourdes dettes extérieures», souligne le rapport de la Banque mondiale intitulé: «Les transferts de fonds restent résilients mais ralentissent».

En ce qui concerne le continent africain, ces transferts de la diaspora se sont établis à 97,5 milliards de dollars, en hausse de 2,63% par rapport à 2021. Toutefois, ces données doivent être relativisées. En effet, de nombreux transferts d’argent des migrants, notamment ceux originaires des pays d’Afrique subsaharienne, passent par des circuits informels et en conséquence ne sont pas pris en compte par les statistiques officielles des banques, offices de changes et banques centrales. Ces données sont donc quelque peu biaisées.

Par région, les transferts à destination des pays de l’Afrique du Nord (Egypte, Tunisie, Algérie, Maroc et Djibouti) se sont établis à 44,5 milliards de dollars, contre 46 milliards de dollars une année auparavant, en baisse de 4,02%, à cause notamment du repli des envois des migrants égyptiens. Quant aux transferts à destination de l’Afrique subsaharienne, ils se sont établis 53 milliards de dollars, en hausse de 6,1% par rapport à l’année précédente.

Pour ce qui est des grands pays récepteurs de transferts des migrants, il n’y a pas de changements notables. L’Egypte, troisième pays le plus peuplé d’Afrique et qui compte une diaspora de plus de 10 millions d’âmes, demeure le plus grand bénéficiaire des transferts de migrants au niveau du continent. Ce volume s’est établi à 28,3 milliards de dollars, en forte baisse de 11,31% par rapport à celui de 2021, année durant laquelle il avait atteint un niveau record de 31,5 milliards de dollars. L’Egypte représente, à elle seule, 29% des transferts des migrants à destinations du continent.

Constituant cette année la seconde source de devises du pays après les exportations, ces transferts contribuent aux réserves de change du pays et à l’amélioration de la balance des opérations courantes. Ces transferts ont représenté l’équivalent de 8,1% du Produit intérieur brut égyptien.

Au-delà, ces transferts contribuent également à atténuer la situation des populations égyptiennes durement affectées par les effets de la crise économique mondiale consécutive aux effets du Covid-19 et surtout de l’impact de la guerre Russie-Ukraine et ses effets sur l’inflation qui a réduit le pouvoir d’achat des Egyptiens.

Loin derrière, suit le Nigeria avec des transferts s’établissant à 20,1 milliards de dollars, en baisse de 3,3% par rapport à l’année précédente. Là aussi, la taille de la diaspora joue énormément. Etant le pays le plus peuplé d’Afrique, disposant d’une forte communauté à l’étranger, notamment dans les grands pays anglo-saxons(Royaume-Uni, Etats-Unis et Canada) estimée à plus de 17 millions d’âmes. La diaspora a transféré, durant la période considérée, 20,1 milliards de dollars. Les transferts des migrants nigérians représentent 38% du total des flux de transfert de l’Afrique subsaharienne.

Derrière ces deux pays à la démographie importante, suit le Maroc qui a bénéficié des transferts de sa diaspora et qui ont atteint 11,2 milliards de dollars, contre 10,4 milliards en 2021, affichant ainsi une hausse de 7,70%. Le Royaume se positionne au 3e rang des récepteurs des transferts de migrants en Afrique grâce à sa diaspora estimée à plus de 5,5 millions d’âmes, soit l’équivalent de 15% de la population marocaine.

Il s’agit d’une diaspora très attachée à ses origines et dont les transferts ont un impact économique et social important. Ces transferts, facilités par l’implantation des banques marocaines dans les pays où vivent une grande partie de la diaspora (France, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas…) ont représenté l’équivalent de 6,6% du PIB du pays en 2022.

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Derrière ce trio suivent le Ghana (4,7 milliards de dollars), le Kenya (4,1), la Tunisie (3,1), le Zimbabwe (3,1), le Sénégal (2,5), l’Algérie (1,8) et la RD Congo (1,7).

Top 10 des premiers pays africains bénéficiaires des transferts de migrants

Top 10 des premiers pays africains bénéficiaires des transferts de migrants

La position de l’Algérie qui se situe au 9e rang des pays récepteurs de transferts de migrants en Afrique, loin derrière les autres pays d’Afrique du Nord, alors qu’elle dispose d’une forte diaspora en Europe, notamment en France qui abrite plus de 2,6 millions de migrants algériens, s’explique essentiellement par l’existence de deux marchés de change en Algérie qui fait que les migrants préfèrent recourir au marché parallèle dont les cours sont beaucoup plus intéressants.

Ainsi, alors que 1 euro s’échange contre 148 dinars algérien au niveau du cours officiel, ce même euro rapporte 225 dinars algériens sur le marché parallèle, soit un gap de 77 dinars algériens entre les marchés officiel et parallèle. Or, les devises transférées et cédées au niveau du marché parallèle du Square Port-Saïd à Alger ne sont pas enregistrées au niveau des circuits bancaires, biaisant ainsi le volume des transferts de fonds de la diaspora algérienne.

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