La Banque africaine de développement s’associe aux avionneurs Airbus et ATR pour stimuler l’aviation commerciale africaine
La Banque africaine de développement a organisé des ateliers avec les avionneurs Airbus et ATR [pour Avions de transport régional, une entreprise franco-italienne spécialisée dans l’aéronautique] afin d’explorer les moyens de renforcer l’accès aux financements pour les compagnies aériennes africaines.
Ces sessions, tenues les 14 et 15 juin 2023, permettront de soutenir les efforts de la Banque visant à développer et à adapter les instruments de financement aux besoins du continent en matière d’aviation, afin de dynamiser le marché du transport aérien en Afrique.
Les ateliers ont porté sur les instruments de financement de la Banque, notamment les produits de garantie, l’approche de la Banque en matière d’évaluation du risque de crédit et sur les perspectives du marché africain de l’aviation. La Banque étudie la faisabilité de la mise en place d’une plateforme de crédit-bail aéronautique. Les contrats de location-exploitation représentent plus de 45 % des flottes opérationnelles dans le monde.
Les représentants de la Banque et des entreprises manufacturières ont également discuté des sources de financement, notamment les organismes de crédit à l’exportation, les banques multilatérales de développement, le financement assuré en cas de non-paiement et le soutien souverain.
Le transport aérien sur le continent a été durement touché par la pandémie de Covid-19. Avant la pandémie, l’aviation africaine représentait environ 3 % du marché mondial, bien que le continent compte 17 % de la population mondiale.
En raison d’un environnement opérationnel difficile qui comprend un accès limité au crédit, seules quelques compagnies aériennes africaines sont rentables. En conséquence, le transport aérien reste inabordable pour l’Africain moyen. Les coûts d’exploitation élevés, associés au faible trafic de passagers, entraînent des hausses de tarifs, les transporteurs tentant d’accroître leur rentabilité. Ces dernières années, on a pu observer que les tarifs des vols intra-africains étaient 2 à 3 fois plus élevés que dans d’autres régions du monde.
En outre, malgré les efforts déployés par les gouvernements, les institutions publiques et les acteurs privés, une grande partie du trafic aérien transite par quelques aéroports, en particulier ceux du Caire, de Johannesburg, de Casablanca et d’Addis-Abeba. De nombreuses autres routes ne sont donc pas ou peu desservies.
Toutefois, les économies africaines devraient rebondir et renouer avec la croissance après la pandémie. La reprise économique devrait conduire à la livraison de 1 230 nouveaux avions à fuselage large et monocouloir et de 230 avions à turbopropulseurs d’ici 2040. Selon une étude récente de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine entraînera une augmentation de 28 % de la demande de fret intra-africain d’ici 2030. Cette croissance projetée nécessitera 250 avions supplémentaires, qui devront être financés.
L’un des principaux enseignements des ateliers est que la Banque doit évaluer plus avant les interventions potentielles sur les marchés de l’aviation en attendant l’achèvement de l’étude de faisabilité pour une plateforme de crédit-bail d’ici la fin de l’année 2023.
Banque africaine de développement (BAD)