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Economie

Royal Air Maroc, Ethiopian Airlines, EgyptAir, Air Algérie… la course à la taille est enclenchée pour dominer le ciel africain

Les annonces d’acquisitions d’avions par les compagnies aériennes africaines se multiplient à un rythme effréné. Royal Air Maroc compte quadrupler sa flotte et la porter à 200 appareils en 2035. Ainsi, après deux années de crise sanitaire, la course à la taille est enclenchée dans le ciel africain. Plusieurs facteurs expliquent ce renforcement des flottes: le développement touristique et surtout les perspectives offertes par l’Open sky africain. Cette course ne concerne pas uniquement les grandes compagnies aériennes.

Après la crise sanitaire du Covid-19 qui a ébranlé le secteur du transport aérien mondial et africain en particulier, les compagnies aériennes du continent ont repris leur envol avec de nouvelles ambitions, notamment en ce qui concerne le renforcement des flottes. Ainsi, les annonces d’acquisitions d’avions se multiplient aussi bien chez les grandes compagnies, qui souhaitent dominer le ciel africain, que chez certaines petites compagnies en pleine croissance.

Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer cette frénésie d’acquisition de nouveaux appareils. En premier lieu, les perspectives de croissance du transport aérien africain. Représentant à peine 3% du transport mondial de passagers, le transport aérien au niveau du continent devrait croitre d’environ 6% par an au cours des 20 prochaines années.

Selon International Air Transport Association (IATA), le nombre de personnes transportées par les compagnies aériennes africaines devrait passer de 111 millions en 2015 à 303 millions en 2035. Une donne qui pousse les compagnies aériennes du continent à renforcer leurs flottes pour gagner une part de ce marché grandissant. De plus, le fait de disposer d’une flotte de taille importante permet de gagner des parts de marché et de dominer le ciel africain destiné à être libéralisé.

Ensuite, il y a la faiblesse des tailles des compagnies du continent. En effet, presque toutes ces compagnies sont de petite taille, du point de vue de la flotte, à l’exception d’Ethiopian Airlines.

Par ailleurs, il y a la perspective de la libéralisation du ciel africain qui figure parmi les projets phares de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. L’Open Sky africain, soutenu par les grandes compagnies aériennes africaines (Ethiopian Airlines, EgyptAir, South African Airlines, Royal Air Maroc, Kenya Airways…) devrait intensifier la concurrence.

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Il est attendu une baisse des prix des billets, une plus grande connectivité et le développement de nouveaux réseaux de liaison intra-africain d’où la nécessité d’acquérir davantage d’avions pour assurer le développement du transport de voyageurs.

En outre, les acquisitions d’avions s’expliquent aussi par la volonté des compagnies africaines à rajeunir leurs flottes avec des avions dernière génération plus maniables, avec plus de commodités à même d’améliorer la qualité des services et surtout moins gourmands en kérosène. Les avions dernière génération consomment globalement moins de 20% de carburant que les anciens appareils de même capacité) et offrent une meilleure rentabilité.

Enfin, le développement du secteur touristique grâce à des stratégies ambitieuses mises en place dans de nombreux pays (Egypte, Maroc, Kenya…) implique aussi la nécessité de mettre en place d’importantes flottes performantes pour drainer davantage de touristes. C’est la démarche adoptée par le Maroc et l’Egypte, particulièrement.

En conséquent, pour le développement du secteur de l’aérien, les transporteurs ont besoin d’accroître leurs flottes pour répondre à la demande future et s’adjuger une plus grande part du marché continental. Selon le constructeur aéronautique américain Boeing, sur la période 2021-2040, les compagnies africaines auront besoin de 1.030 nouveaux avions.

Et si toutes les compagnies renforcent leurs flottes, ce sont les plus grandes du continent, hormis South African Airlines et Kenyan Airways en difficulté, qui affichent le plus leurs ambitions. C’est le cas d’Ethiopia Airlines, de Royal Air Maroc, d’Air Algerie, d’EgyptAir…

Royal Air Maroc vient de dévoiler un programme ambitieux de renforcement de sa flotte dans le cadre d’un contrat-programme signé avec l’Etat pour la période 2023-2037. La compagnie ne vise pas moins que de quadrupler sa flotte en la faisant passer de 50 appareils actuellement (45 appareils en propre et 5 en location), avec une moyenne d’âge de 12,1 ans, à 200 avions à l’horizon 2037.

Royal Air Maroc: quadrupler la flotte pour accompagner la stratégie touristique

Autrement dit, durant les 15 prochaines années, la compagnie doit acquérir plus de 150 appareils, en tenant compte des acquisitions de renouvellement sachant que certains appareils de la flotte doivent être rajeunis d’ici 2037. A noter que la filiale Royal Air, Maroc Express exploite 6 ATR 72-600.

Si aucun mode de financement n’est avancé, la seule information que les autorités ont laissé filtrer a trait au renforcement de la participation de l’Etat dans le capital de la compagnie. Ce qui ne permet pas de donner une idée sur le vrai montrant des investissements programmés. L’Etat contrôle déjà plus de 97% du capital de la compagnie.

En tout cas, l’ambition des autorités marocaines est claire. Mettre à la disposition de Royal Air Maroc une flotte à même de renforcer son rayonnement, soutenir sa compétitivité dans un environnement de plus en plus concurrentiel, l’amélioration de la qualité de ses services…

Avec 200 appareils en 2037, les autorités et Royal Air Maroc comptent faire de l’Aéroport Mohammed V de Casablanca, la base de la compagnie marocaine, une «plateforme de correspondance connectant les hubs internationaux majeurs», positionnant l’aéroport «dans le Top 3 en Afrique en termes de trafic et de connectivité».

Ce contrat-programme présenté le 11 juillet courant vise à accompagner les ambitions touristiques du Maroc qui ambitionne d’attirer 17,5 millions de touristes en 2026 et 65 millions à l’horizon 2037.

Ce développement de la compagnie constitue la pierre angulaire de cette stratégie touristique. Ainsi, sur les 15 prochaines années, RAM compte renforcer sa flotte avec la mise en place de 46 nouvelles dessertes.

EgyptAir: low cost pour doper le tourisme

EgyptAir, la seconde compagnie africaine en termes de volume de flotte, ne compte pas se laisser se distancer par ses concurrents immédiats que sont Ethiopian Airlines et Royal Air Maroc. La compagnie égyptienne compte une flotte de 78 appareils dont certains en location longue durée. A cela s’ajoute la flotte de sa filiale Air Cairo, compagnie hybride, à la fois classique, charter et low cost, et actuellement dotée d’une flotte de 30 appareils et qui couvre une quarantaine de destinations internationales: Europe, Moyen-Orient et Afrique.

En tenant compte des flottes des deux compagnies, EgyptAir se retrouve avec une flotte forte de 108 appareils actuellement. Avec l’augmentation de sa flotte, EgyptAir renforce aussi son réseau de destinations couvertes. Ainsi, au niveau du continent, la compagnie a ouvert de nouvelles lignes -Kinshasa, Douala et Moroni- pour accroître son maillage continental.

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