Le Togo révise sa constitution, prolonge le mandat présidentiel et impose une limite à un seul mandat
- Le Togo a ratifié une nouvelle constitution, prolongeant d’un an le mandat présidentiel mais limitant le nombre de mandats à un.
- Depuis 1967, la présidence de ce pays d’Afrique de l’Ouest est restée familiale.
- Faure Gnassingbé a été réélu pour la dernière fois lors d’un glissement de terrain contesté par l’opposition en 2020.
Le Togo a ratifié une nouvelle constitution, prolongeant d’un an le mandat présidentiel mais limitant le nombre de mandats à un. Cette décision devrait accorder au président Faure Gnassingbé une année supplémentaire au cours de son mandat de 19 ans, prolongeant ainsi son mandat au-delà des attentes initiales.
Depuis 1967, la présidence de ce pays d’Afrique de l’Ouest est restée familiale. Gnassingbé Eyadema a pris le pouvoir grâce à un coup d’État et, à son décès en 2005, son fils a pris ses fonctions, poursuivant ainsi la lignée familiale en matière de gouvernance, selon Reuters .
Faure Gnassingbé a été réélu pour la dernière fois lors d’un glissement de terrain contesté par l’opposition en 2020. En vertu de la nouvelle constitution, qui ne tient pas compte de son mandat antérieur, Faure Gnassingbé pourrait potentiellement rester au pouvoir jusqu’en 2031 s’il était réélu en 2025.
C’est un scénario très probable car son parti contrôle le Parlement. La nouvelle constitution, approuvée par 89 des 91 députés, stipule que le président est élu par le Parlement pour un mandat unique de six ans.
En revanche, la constitution précédente, promulguée en 2019 au milieu de manifestations publiques, permettait à un président d’être élu au suffrage universel pour un maximum de deux mandats de cinq ans. Ce cadre aurait permis à Gnassingbé de gouverner jusqu’en 2030.
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Cependant, le récent amendement constitutionnel prolonge son mandat potentiel d’un an supplémentaire, reflétant la continuation de la domination politique de longue date de sa famille au Togo.
“C’est la énième préparation d’un coup d’Etat constitutionnel par un régime monarchique qui tient le destin du pays en otage depuis près de 60 ans “, a déclaré l’un des partis d’opposition togolais, les Forces démocratiques de la République, alors que la nouvelle constitution était encore en débat.
Alors que plusieurs pays africains ont manifesté leur désir de se libérer du long règne de nombreux dirigeants postcoloniaux, le changement a mis du temps à se produire.
Ces dernières années, plusieurs pays africains, comme la République centrafricaine, le Rwanda, la République du Congo, la Côte d’Ivoire et la Guinée, ont mis en œuvre des amendements constitutionnels et d’autres modifications juridiques pour permettre à leurs présidents de prolonger leur séjour au pouvoir.
La région de l’Afrique de l’Ouest et centrale a également connu huit coups d’État militaires au cours des trois dernières années.
Sous la direction du président Faure Gnassingbé, la violente répression policière des manifestations politiques est devenue monnaie courante, à l’image des tactiques répressives employées pendant le long mandat de son père.
Source : Business Insider Africa