Côte d’Ivoire : la commercialisation du cacao à l’arrêt
Dans un marché du cacao hyper tendu, le Conseil Café Cacao (CCC) en Côte d’Ivoire aurait suspendu temporairement l’achat et l’exportation de fèves de cacao pour le mois de juin, mais aussi ses ventes à terme pour la prochaine campagne 2024/25 selon des sources recueillies par Reuters .
Une décision prise, comme la Côte d’Ivoire l’a fait il y a quelques semaines pour la noix de cajou pour conserver des stocks suffisants pour permettre aux broyeurs locaux de faire fonctionner leurs usines et dont éviter de les fermer. « Nous n’avions plus de stocks et il devenait difficile d’acheter des fèves auprès d’autres exportateurs. Sans cette décision, il aurait été impossible de continuer à broyer sur place », indique un responsable d’une usine de broyage. Les broyeurs affirment qu’ils doivent acheter environ 250 000 tonnes de fèves de cacao de la récolte intermédiaire afin de garantir un approvisionnement satisfaisant aux usines de transformation.
Si l’Organisation internationale du cacao (ICCO) a révisé dans ses dernières prévisions à la hausse les estimations des broyages mondiaux, elle soulignait que les broyages dans les pays producteurs de cacao ralentissaient suite à un manque de fèves (Lire : Cacao : hausse du déficit mondial 2023/24 à la suite de broyages importants). En Côte d’Ivoire, les broyages au 1er trimestre 2024 étaient en baisse de plus de 25% par rapport à la même période en 2023
La production de la récolte intermédiaire de la Côte d’Ivoire devrait se situer entre 450 000 et 500 000 tonnes cette saison, contre environ 555 000 tonnes l’année dernière. Mais la production de cacao et les arrivées dans les ports ne semblent pas refléter ces prévisions.
« Tout le monde est inquiet parce que nous avons des contrats à honorer, mais il est impossible d’acheter des fèves avant fin juin et il est impossible pour les broyeurs d’atteindre leurs objectifs en un mois seulement, indique à Reuters le directeur d’une entreprise de cacao. Une source du CCC a déclaré que même si la clôture des achats et des exportations était une décision temporaire pour juin, « nous verrons si plus de temps est nécessaire ».
Dans l’attente de plus de clarté sur la production attendue en 2024/25, la Côte d’Ivoire a également interrompu ses ventes à terme de la récolte de la prochaine campagne 2024/25, qui s’élevaient à 940 000 tonnes, soit environ 35 % de moins qu’il y a un an. Le pays a été échaudé par la campagne en cours, qui a entraîné une survente de la récolte principale 2023/24, l’obligeant à reporter des contrats pour 150 000 tonnes de fève dans la récolte intermédiaire actuelle.
Source : CommodAfrica