Afrique: les transferts d’argent de la diaspora stagnent, alors que les économies en dépendent de plus en plus
Le montant des transferts d’argent effectués en 2023 par les ressortissants africains installés dans un pays étranger a atteint 54 milliards de dollars. Cela concerne tant sur le continent qu’à l’extérieur. Si cette somme stagne, les transferts sont plus que jamais un pilier des économies africaines.
Le Nigeria est le premier pays africain bénéficiaire des transferts d’argent, avec 19,5 milliards de dollars, l’an dernier. Viennent ensuite le Ghana avec 4,6 milliards de dollars et le Kenya avec 4,2 milliards $. Le Zimbabwe (3,1 milliards $), le Sénégal (2,9 milliards $), la République démocratique du Congo (1,4 milliard $), l’Ouganda (1,3 milliard $), le Mali (1,2 milliard $), le Soudan (1 milliard $), et l’Afrique du Sud (1 milliard $).
La Gambie est cependant le pays qui affiche le ratio remises migratoires/PIB le plus important (23,3%), devant le Lesotho (21,9%), les Comores (21%), le Liberia (18,2%) et le Cap-Vert (12,5%)
Si le montant total stagne depuis deux ans, les transferts d’argent contribuent aujourd’hui autant aux économies africaines que l’aide au développement, qui a chuté ces dernières années. Ils pèsent 2,5 fois plus que les investissements étrangers. Ceux-ci ont également plongé sur le continent.
C’est donc un vrai soulagement pour des pays en grave crise de liquidités, surtout depuis la pandémie de Covid-19 et les guerres en Ukraine et au Proche-Orient qui l’ont suivie.
Les transferts pèsent ainsi plus de 20 % du produit intérieur brut (PIB) de la Gambie ou des Comores, plus de 9 % du PIB du Sénégal et plus de 7 % PIB du Togo.
Leur coût est malheureusement encore trop élevé : les expatriés africains doivent s’acquitter, en moyenne, de 8 % de frais sur ces transferts d’argent, un coût qui peut dépasser 30 % entre deux pays du continent.
Source : RFI