Sénégal, Algérie, RDC… Quel pays d’Afrique est le plus endetté ?
Les pays en développement ont dépensé un montant record de 1 400 milliards de dollars au titre du service de leur dette extérieure en 2023. En Afrique, la situation est très contrastée, selon le dernier rapport annuel de la Banque mondiale.
En 2023, les pays en développement ont été confrontés à des niveaux d’endettement sans précédent, dépensant un total record de 1 400 milliards de dollars pour le service de leur dette extérieure, selon le dernier rapport annuel de la Banque mondiale. Sur le continent africain, la situation varie considérablement d’un pays à l’autre, mais certains États se distinguent par des niveaux de dette particulièrement élevés.
L’Afrique face à une dette croissante
Les pays africains, pour la plupart, ont contracté des emprunts pour financer leurs infrastructures, leur développement économique, et parfois pour combler les déficits budgétaires croissants. Cependant, la pandémie de COVID-19, suivie par des tensions géopolitiques, a aggravé la situation financière de nombreux gouvernements, les contraignant à consacrer une part importante de leurs ressources au remboursement de leur dette.
Classement des pays les plus endettés
Sénégal : Bien que le Sénégal ait connu une croissance économique dynamique ces dernières années, ses projets ambitieux, comme le Train Express Régional et le port de Ndayane, ont augmenté son niveau d’endettement. Le pays consacre une part significative de son budget au service de la dette.
Algérie : Riche en ressources naturelles, notamment en hydrocarbures, l’Algérie reste vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux du pétrole et du gaz. Ces dernières années, l’État a emprunté davantage pour compenser la baisse des revenus énergétiques.
République Démocratique du Congo (RDC) : Malgré ses vastes ressources minières, la RDC est confrontée à des défis structurels majeurs. L’endettement est utilisé pour financer des projets d’infrastructure et stabiliser une économie souvent fragilisée par des conflits internes.
Les implications du surendettement
Impact économique :
Le service de la dette grève les budgets nationaux, réduisant les investissements dans des secteurs essentiels comme la santé et l’éducation.
Risque de défaut de paiement :
Plusieurs pays africains sont au bord de l’insolvabilité, ce qui pourrait entraîner une perte de confiance des investisseurs internationaux.
Conséquences sociales :
La réduction des dépenses publiques entraîne des tensions sociales et politiques, exacerbant parfois les inégalités.
Solutions envisagées
La Banque mondiale et d’autres institutions internationales plaident pour :
- La restructuration de la dette des pays les plus vulnérables.
- L’amélioration de la transparence dans la gestion des finances publiques.
- La diversification des économies pour réduire leur dépendance aux exportations de matières premières.
Classement des 10 pays africains les plus endettés auprès du FMI en 2024
En dehors de l’Égypte, plusieurs autres nations africaines figurent dans le top 10 des pays les plus endettés auprès du FMI :
- 1. Égypte : 10,05 milliards de dollars
- 2. Angola : 2,98 milliards de dollars
- 3. Kenya : 2,56 milliards de dollars
- 4. Ghana : 2,27 milliards de dollars
- 5. Côte d’Ivoire : 2,24 milliards de dollars
- 6. République Démocratique du Congo : 1,59 milliard de dollars
- 7. Afrique du Sud : 1,52 milliard de dollars
- 8. Sénégal : 1,13 milliard de dollars
- 9. Cameroun : 1,13 milliard de dollars
- 10. Éthiopie : 1,09 milliard de dollars
Ces chiffres reflètent la dépendance de certains pays africains à l’égard du FMI pour faire face à leurs crises économiques. Cette dette n’est toutefois pas sans conséquences, car elle exerce une pression sur les économies nationales et peut compromettre la souveraineté économique à long terme.
Le recours au FMI a permis à plusieurs pays d’éviter des crises financières importantes, mais il a également engendré des répercussions importantes. En effet, les politiques d’ajustement structurel souvent imposées par le fonds, telles que la réduction des dépenses publiques ou les réformes fiscales, peuvent affecter la croissance économique.