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Finance

Burkina Faso : rebondissements dans l’affaire Endeavour Mining contre Lilium Mining dans la vente de deux mines d’or

Agence Ecofin – 125 millions de dollars. C’est la somme réclamée par Endeavour Mining dans le cadre du litige l’opposant à Lilium Mining, à qui le plus grand producteur ouest-africain d’or a vendu deux mines d’or au Burkina Faso. Lilium présente une autre version des faits.

Engagé dans un différend avec Endeavour au sujet des mines d’or Boungou et Wahgnion au Burkina Faso, Lilium Mining a enfin réagi à l’action en justice intentée contre elle par le plus grand producteur d’or d’Afrique de l’Ouest. Dans un communiqué lu par l’Agence Ecofin, elle a accusé lundi 15 avril l’ancien propriétaire d’avoir dissimulé des informations relatives à la situation financière et aux capacités d’exploitation des mines.

Origine du différend

En juin 2023, Endeavour Mining a vendu à Lilium Mining, filiale d’un groupe appartenant à l’homme d’affaires d’origine burkinabé Simon Tiemtoré, les mines d’or Boungou et Wahgnion. En janvier 2024, Endeavour a signalé les premières difficultés dans le paiement de la contrepartie due par Lilium Mining évoquant des retards dans la finalisation des accords de prêts destinés à refinancer la dette de la filiale de Lilium Capital.

Fin mars 2024, Endeavour a finalement annoncé l’ouverture d’une procédure d’arbitrage contre l’acheteur devant la Cour d’arbitrage international de Londres, réclamant à Lilium Mining 125 millions de dollars d’impayés dans le cadre de la vente des deux mines.

Lilium Mining contre-attaque

Lilium Mining assure avoir « été induite en erreur », en raison de divergences dans les états financiers et opérationnels des deux mines, apparues après leur acquisition. Ces soupçons, portés à l’attention d’Endeavour, à travers son PDG Sébastien de Montessus, n’ont pas reçu de « réponses satisfaisantes », jusqu’au licenciement le 4 janvier 2024 du dirigeant. Endeavour accusait alors Sébastien de Montessus d’avoir « activement induit en erreur le Conseil d’administration et l’équipe de direction par de fausses déclarations répétées et délibérées ».

Ces développements auraient renforcé les soupçons de Lilium Mining qui, après avoir déposé ses arguments devant la Cour d’arbitrage international de Londres pour contester les demandes d’Endeavour, a présenté des demandes reconventionnelles devant la même juridiction. Il s’agit d’une procédure légale consistant pour un défendeur devant une juridiction à attaquer à son tour le requérant. La Cour d’arbitrage devra donc trancher sur deux questions différentes.

Quelles conséquences pour le Burkina Faso ?

En 2022, dernière année de production complète pour les deux mines, Boungou et Wahgnion ont livré 240 000 onces (6,8 tonnes) d’or, soit environ 12 % de la production nationale d’or du Burkina Faso cette année-là. Lilium Mining n’a fourni jusqu’ici aucune information sur les objectifs de production pour 2024, ou sur le rendement des mines en 2023, alors que l’ancien propriétaire Endeavour affirmait fin mars 2024 que Boungou est en régime de maintenance et entretien depuis sa vente.

Cette situation risque d’affecter les revenus que l’État, actionnaire à 10 % dans chacune des deux mines, tire du secteur aurifère local. Principal produit minier exploité dans un secteur extractif qui contribue à 14 % au PIB, selon les données de 2021, l’or est aussi le premier produit d’exportation du Burkina Faso et une importante source de devises étrangères pour le pays.

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