fbpx
Actualités

Amadou Koné : artisan du développement de la mobilité

Amadou Koné fait son entrée dans un gouvernement pour la première fois en 2005. Dix-sept ans plus tard, il figure toujours dans l’actuel gouvernement en dépit, tant des changements de régimes, que des remaniements successifs. Qu’est ce qui explique une telle longévité au sein de l’appareil d’État ? Africa O’clock s’est intéressé au parcours exceptionnel de cet infatigable artisan au service de la Côte d’Ivoire.

En dix sept ans, la Côte d’Ivoire aura vu passer deux présidents de la république, cinq premiers ministres, ainsi que huit gouvernements successifs. Cependant, Amadou Koné est l’un des rares qui a su toujours conserver la confiance du locataire du palais présidentiel du Plateau. En effet, depuis 2017, il est une fois de plus rappelé par SEM Alassane Ouattara qui lui confie les rênes du ministère du transport. Retraçons le parcours élogieux de ce cadre émérite.

De la mairie d’Abobo au gouvernement

Géographe de formation, la carrière professionnelle de Amadou Koné débute au Comité National de Télédétection et d’Information Géographique (CNTIG) rattaché au cabinet du Premier ministre d’alors, où il sert en tant que responsable des bases de données socio-économiques à partir de 1995.

En 2001, il est appelé à la mairie d’Abobo où il sert durant deux ans au poste de directeur de l’audit interne et de l’informatisation sous le mandat du maire Adama Toungara.

En 2002, le pays est déjà en proie à une instabilité politique dont l’une des solutions de sorties de crise est la mise en place d’un processus de Démilitarisation Démobilisation Réinsertion (DDR). Amadou Koné est alors rappelé à la primature où il exerce en tant que conseiller spécial chargé du processus DDR du premier ministre Guillaume Soro. Ce poste clé auquel il s’illustre particulièrement sur le plan de la pacification du pays et de la réinsertion sociale des jeunes démobilisés, lui sert aussi de rampe de lancement à son entrée au gouvernement.

2005-2010 : coup d’essai, coup de maître

Amadou Koné est appelé pour la première fois dans un gouvernement en 2005. Il se voit confier le département du tourisme et de l’artisanat dans le gouvernement Charles Konan Banny II. Mais, le tout nouveau ministre n’eut pas le temps de concrétiser ses projets en faveur du secteur touristique. En effet, le gouvernement Banny II qui entra en fonction le 16 septembre 2006 fut dissout le 29 mars 2007, soit une durée de 6 mois 13 jours seulement.

Le 7 avril de la même année, le gouvernement Soro I entre en fonction. Amadou Koné est affecté au ministère de l’Intégration africaine. Il assure parallèlement à cette fonction, celle de la Présidence de la Conférence des Ministres Africains de l’Intégration. L’une des réussites mémorables à l’actif du ministre furent la signature des Accords de Partenariat Economique (APE) entre la Côte d’Ivoire et les pays de l’Union Européenne (UE).

L’histoire retiendra que ces accords ont véritablement relancé les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et ces pays. L’UE reste encore aujourd’hui le premier partenaire commercial de la Côte d’Ivoire avec une part conséquente de 40% des échanges commerciaux.

Nanti de cette riche expérience, Amadou Koné fut appelé pour représenter la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry à la Banque africaine de développement (BAD). C’est lui qui durant 6 ans (2011-2017) eut la responsabilité de défendre les intérêts de ces trois États au sein de l’institution panafricaine.

2017 : un retour réussi

Le 11 janvier 2017, le gouvernement Amadou Gon Coulibaly II entre en fonction. Amadou Koné est de nouveau appelé cette fois-ci au ministère des transports. Amadou Koné prend la mesure des chantiers à abattre dès sa prise de fonction à la suite de son prédécesseur, Gaoussou Touré. Sur le volet des transports terrestres, les priorités étaient, entre autres, la restructuration du guichet unique automobile et le plan national des actions stratégiques routières.

Dans le domaine des transports ferroviaires, les dossiers brûlants étaient d’une part, celui du métro d’Abidjan et d’autre part, celui du projet du chemin de fer San-Pedro – Bamako. Ces deux projets devaient être financés par un mécanisme de Partenariat Public-privé (PPP). Le défi résidait dans la mobilisation des partenaires.

Dans le secteur maritime, les priorités portaient notamment sur le projet d’approfondissement du canal de Vridi et du terminal du quai fruitier d’Abidjan. À San-Pedro, il urgeait également d’étendre le terminal à container mais aussi de renforcer la digue. Enfin, sur le plan du transport aérien, le défis restait de poursuivre les efforts entrepris par son prédécesseur afin de faire d’Abidjan un hub aérien en Afrique centrale et de l’ouest.

Où en sommes-nous cinq ans après ?

Secteurs des transports: une dynamique qui rassure

Le transport routier représente 90% du secteur des transports en termes de volume. Plusieurs chantiers étaient à l’ordre du jour dès la prise de fonction de Amadou Koné.

Dans le domaine du transport routier, de nombreuses réformes ont été prises par le ministre Amadou Koné en vue de moderniser le secteur. Il s’agissait entre autres de la question de la vétusté du parc automobile et de l’insécurité routière.

Concernant la question de la vétusté des véhicules roulants, la politique mise en place depuis quelques années par le ministère porte ses fruits. Il s’agit de la disposition fixant à 5 ans l’âge maximum des véhicules d’occasion légers, à 7 ans celui des minibus et à 10 celui des véhicules de type poids lourds. En effet, au cours de la période 2020-2021, le pays a enregistré plus d’immatriculations de véhicules neufs que de véhicules d’occasion, une première depuis 1979.

Par ailleurs, le projet du ministère des transports visant à renouveler le parc automobile ivoirien a permis de mettre à ce jour plus de 2000 véhicules neufs à la disposition des bénéficiaires. Concernant la sécurité routière, la réforme relative à l’obtention du permis de conduire permet aujourd’hui aux usagers d’obtenir le précieux sésame en moins de trois semaines. Il en est de même en ce qui concerne l’obtention des plaques d’immatriculation. La vidéo-verbalisation récemment mise en place par le ministère a permis d’identifier plusieurs fausses plaques en circulation.

Aussi, la réforme mise en place dans ce secteur permet aujourd’hui aux usagers d’obtenir une plaque d’immatriculation en moins de deux semaines. Enfin, la stratégie sécuritaire mise en place en septembre 2021 a permis de réduire le nombre d’accidents de 23% et le nombre de décès dus aux accidents de la route de 40% selon les dernières statistiques publiées par l’Office de Sécurité Routière (OSER).

Dans le domaine du transport ferroviaire, des études sont en cours pour la réhabilitation du rail qui relie Abidjan à Ouagadougou. Le projet prévu pour démarrer avant 2025 prévoit en plus du transport des marchandises, celui des personnes. L’objectif, rappelait récemment le ministre, est aussi de relancer l’économie de certaines localités autrefois florissantes grâce à ce trafic.

Sur le plan maritime, le port autonome d’Abidjan (PAA) reste le premier port de l’Afrique de l’ouest. Il est le port de transbordement entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale. Les échanges effectués à travers le PAA se sont également accrus après les travaux du canal de Vridi. Le tonnage du PAA a atteint le chiffre record de 30,05 millions de tonnes en 2021.

Cependant, ces échanges devraient s’accroître davantage une fois la voie ferrée Abidjan-Ouagadougou réhabilitée selon les prévisions du ministère. Quant au transport lagunaire, son trafic s’est nettement accru depuis la libéralisation du secteur. Cependant, de nouveaux acteurs sont annoncés, ce qui devrait doper davantage le trafic. Enfin, métro d’Abidjan prévu pour démarrer ses activités en 2025.

Pour l’heure, quasiment tous les 9000 ménages spoliés dans le cadre de ce projet ont été indemnisés par la Société Ivoire de Gestion du Patrimoine Ferroviaire (SIPF). En effet, la question des indemnisations reste l’une des priorités du ministre Amadou Koné dans le cadre de la réalisation de cette infrastructure. La part du transport dans l’économie ivoirienne s’estime aujourd’hui entre 7 et 12% du PIB.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page