Pétrole : le top des plus grosses réserves africaines
Les réserves prouvées de pétrole brut de l’Afrique s’élevaient, en 2021, à 125,3 milliards de barils selon les chiffres de l’Organisation les pays exportateurs de pétrole (Opep). Les cinq plus grosses réserves se trouvent en Libye, au Nigeria, en Algérie, en Angola et au Soudan. Mais disposer d’importantes réserves est une chose, pouvoir les extraire et les exploiter efficacement en est une autre. D’ailleurs, ce ne sont pas toujours les pays les plus riches en pétrole brut qui en produisent et qui en profitent le plus.
La Libye toujours en tête du classement
La Libye, demeure jusqu’ici le pays qui possède les plus grosses réserves prouvées de pétrole brut sur le continent africain avec 48,4 milliards de barils. Ce volume représente 3,3% des réserves mondiales. Depuis le mois de juillet 2022, la production pétrolière libyenne oscille entre 1,08 et 1,2 million de barils par jour, selon la Compagnie nationale de pétrole (NOC), seule autorisée à commercialiser le brut libyen. Avant cela, la production de ce pays victime d’une instabilité politique aigue a chuté à 400 000 barils par jour du fait de la fermeture de six gisements et terminaux pétroliers majeurs par des groupes politiques situés à l’est du pays, qui réclamaient notamment une « répartition équitable » des recettes pétrolières.
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Le défi de la Libye est de maintenir la production des champs matures, tout en développant de nouveaux champs pétrolifères. La plus grande partie du territoire de la Libye demeure inexplorée en raison des sanctions passées et d’une certaine réticence des compagnies pétrolières étrangères à investir dans le pays.
Le Nigéria et l’Algérie, deuxième et troisième du classement
En deuxième position du classement, on trouve le Nigeria avec 36,9 milliards de barils, soit 35 % des réserves de brut du continent africain et près de 80 % de celles de l’Afrique subsaharienne. Le Nigéria et la Libye représentent à eux deux 70% des réserves pétrolières africaines. La première puissance économique du continent se classe ainsi au 10e rang mondial, et les autorités envisagent d’augmenter ses réserves jusqu’à 40 milliards de barils en misant sur les explorations dans le Golfe de Guinée. La plus grande partie de ces réserves sont situées dans la région du delta du Niger et dans l’offshore qui en constitue le prolongement.
Cependant, les données récentes montrent que la production nigériane de pétrole accuse une baisse tendancielle. Cette situation s’explique par le phénomène d’insécurité qui caractérise le delta du Niger, qui affecte les activités des compagnies pétrolières. En septembre 2022, des médias ont même annoncé que le Nigéria, avec une production de 1,13 million de barils par jour, a été suplanté par l’Angola (1,17 million de barils par jour). Un mois plus tard, les autorités nigérianes ont affirmé vouloir renverser la tendance en lançant l’exploitation de nouveaux champs pétroliers et gaziers à Kolmani, entre les États de Gombe et de Bauchi, dans le nord-est du pays.
L’Algérie, avec 12,2 milliards de barils, ferme le podium des trois pays d’Afrique qui détiennent les plus importantes réserves pétrolières. Et dernièrement, la Sonatrach, le géant public algérien des hydrocarbures, a annoncé trois découvertes de pétrole et de gaz naturel dans le Sahara, dont l’une en association avec la compagnie italienne Eni. Durant le test de production, le premier puits a donné lieu à 1 300 barils par jour d’huile. La mise en production anticipée de deux de ces nouvelles découvertes est prévue de se faire manière accélérée par le raccordement des puits aux installations existantes. Quant à la troisième découverte, elle a été faite lors du forage d’un puits sur le périmètre de recherche Taghit du bassin de Bechar.
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Par ailleurs, le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, a dévoilé qu’Alger compte augmenter la production primaire de pétrole de 2% par an, en vue d’atteindre 205 millions de tonnes d’équivalent pétrole (TEP) d’ici 2025. À la fin de l’année 2022, cette production est prévue être portée à 191 millions de tonnes, contre 186 millions de tonnes en 2021.
L’Angola et le Soudan parmi les cinq premiers
La quatrième place revient à l’Angola avec 8,4 milliards de barils, soit 0,5% du total mondial. L’essentiel du territoire angolais est formé d’un socle cristallin avec une couverture sédimentaire limitée. Le potentiel pétrolier est donc concentré dans des bassins sédimentaires le long de la côte, en grande majorité offshore. Le pétrole représente 83,9 % de la production d’énergie primaire et constitue la quasi-totalité des exportations du pays. En tant que premier producteur de pétrole de l’Afrique subsaharienne (selon les derniers classements), l’Angola s’affiche comme l’un des pays les plus stables pour les investissements pétroliers.
L’Angola compte sur la production de base existante, le développement de champs marginaux et l’exploration de nouveaux sites de développement. Selon l’Agence nationale du pétrole, du gaz et des biocarburants, dirigée actuellement par Paulino Jerónimo, le pays projette d’augmenter sa production au-delà de 1 200 000 barils de pétrole par jour. C’est dans cette perspective que Luanda prévoit l’octroi, d’ici 2025, de licences d’exploration pour 50 périmètres pétroliers situés à terre et en mer.
Derrière l’Angola se place le Soudan en tant que cinquième pays ayant les plus grandes réserves pétrolières africaines. Selon les autorités soudanaises, le pays dispose désormais de réserves de pétrole estimées à environ six milliards de barils dont 1,7 milliard de barils ont déjà été exploités. Mais il faut aussi rappeler qu’avec l’indépendance du Soudan du Sud, en 2011, le pays s’est retrouvé amputé des deux tiers de ses réserves de pétrole. A savoir, enfin, que les autres pays faisant partie des 10 réserves pétrolières africaines sont l’Égypte, le Congo Brazzaville, l’Ouganda, le Gabon, le Tchad. Ensemble, ces pays représentent des réserves pétrolières prouvées estimées à plus de 17 milliards de barils.
Source : Makers Africa