Cameroun : hausse des salaires de la fonction publique de 5,2%
Dans un décret signé le 6 mars 2023, Paul Biya, le chef de l’État du Cameroun, revalorise « la rémunération mensuelle de base des personnels civils et militaires, à un taux moyen de 5,2% ». Cette revalorisation, qui s’applique sur le salaire de base, est effective depuis le mois de février 2023, comme ont pu le constater les agents de l’État sur leurs bulletins de paie du mois, avait été annoncée fin janvier 2023. Elle fait suite à la décision du gouvernement d’augmenter de 15,8%, 25% et 36,5% respectivement, les prix du super, du gasoil et du pétrole à usage industriel.
Selon le gouvernement, cette revalorisation des salaires a pour but « de garantir le pouvoir d’achat des consommateurs » face à ces mesures visant « à préserver les équilibres budgétaires, face à la flambée des prix des produits pétroliers sur le marché international ». Mais, à la faveur de l’accélération de la flambée des prix observée sur le marché camerounais depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi de finances et des nouveaux prix des carburants, l’on peut s’interroger sur l’impact réel qu’auront sur le pouvoir d’achat des populations, la modique augmentation des salaires des agents publics consacrée par le décret du chef de l’État du 6 mars 2023.
En effet, suite à cette hausse des prix des carburants, le gouvernement a concédé aux transporteurs une augmentation des tarifs atteignant les 25% pour certains services. Avec pour conséquence l’érosion du pouvoir d’achat des ménages, dans la mesure où le transport est une rubrique de la grille des prix à la consommation finale.
À cela, il faut ajouter l’extension de la taxe spéciale sur les produits pétroliers au gaz naturel utilisé par les entreprises dans la loi de finances 2023, et la revalorisation des tarifs d’électricité pour les entreprises. Toutes ces mesures concourent au renchérissement des produits sur le marché, avec pour corollaire une augmentation du taux d’inflation projeté à 6% (supérieur à la proportion d’augmentation des salaires à la Fonction publique) en 2023 par le FMI, soit le double du seuil de tolérance de 3% admis dans la zone Cemac.
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