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La Côte d’Ivoire lancera son premier programme de nanosatellite en 2024

UKA, en partenariat avec l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB), a annoncé que le premier programme de nanosatellite de la Côte d’Ivoire, YAM-SAT CI 01, sera mis en orbite d’ici le troisième trimestre de 2024. Le projet sera réalisé grâce à un partenariat public-privé pour permettre à la nation de construire l’infrastructure nécessaire sur mesure pour répondre aux besoins de ses citoyens. YAM-SAT CI 01 fournira des renseignements exploitables aux agriculteurs ivoiriens pour leur permettre de s’adapter au changement climatique grâce à des intrants intelligents et à l’agriculture de précision.

Le projet de satellite souligne l’évolution de l’écosystème spatial en Côte d’Ivoire. Le pays est le plus grand producteur mondial de cacao et compte parmi les plus grands producteurs et exportateurs de café, de fèves de cacao et d’huile de palme. Cependant, la productivité agricole reste faible en raison de la prévalence de l’agriculture de subsistance à petite échelle et du manque d’accès aux intrants et technologies modernes, ce qui réduit la productivité.

La caméra hyperspectrale à bord de YAM-SAT CI 01 devrait être essentielle pour améliorer la sécurité nationale. En fournissant des images haute résolution, les satellites peuvent permettre aux parties prenantes pertinentes, telles que l’armée, les organismes d’application de la loi et autres personnels de sécurité, de prendre des décisions éclairées sur diverses activités, notamment la surveillance maritime, le contrôle des frontières et l’exploitation minière illégale. Avec ces informations, les autorités peuvent agir de manière appropriée pour prévenir et atténuer les menaces potentielles à la sécurité, renforçant ainsi la sécurité nationale et assurant la sécurité et le bien-être de ses citoyens.

46 satellites et nanosatellites africains dans l’espace depuis 1998

Ce visionnaire n’est pas le premier à rêver d’un satellite pour son pays. En 2015 déjà, le président de la République Alassane Ouattara avait lancé une étude de faisabilité à ce sujet. Mais à ce jour, aucun satellite ivoirien n’a encore rejoint les 46 engins africains gravitant dans l’espace depuis 1998. La création d’une agence spatiale ivoirienne annoncée en 2021 par le ministre de l’Enseignement et de la Recherche scientifique, Adama Diawara, ne s’est toujours pas concrétisée.

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En cause : le manque de financement, l’absence de structures et des réglementations “souvent vagues ou inexistantes”, a reconnu le ministre lors de son discours à la conférence. “L’expertise existe en Côte d’Ivoire, comme dans beaucoup de pays d’Afrique, mais elle n’est pas structurée, ni utilisée”, a-t-il souligné, rappelant la volonté de l’État ivoirien de faire avancer le projet.

Pour Boubacar Fofana, nul besoin d’attendre la création d’une agence spatiale ivoirienne pour lancer des satellites. L’argument selon lequel la Côte d’Ivoire manque de moyens pour ce genre de projets n’est pas recevable selon lui. L’entrepreneur estime que l’on peut commencer à construire et lancer des nanosatellites avec 50 millions de francs CFA, soit près de 80 000 euros. “On peut mobiliser cet argent assez facilement, que ce soit avec des investissements du secteur privé, des dons d’anciens de l’INP-HB, des fonds gouvernementaux, etc. Plus on augmentera le budget, plus on visera un satellite de qualité et durable.”

Mais lancer des satellites ne suffit pas, estime-t-il. Si la Côte d’Ivoire veut allonger la liste actuelle des 15 pays africains présents dans l’espace, elle devra aussi miser sur le traitement des données satellite, notamment en investissant dans les écoles d’ingénieurs.

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