Afrique de l’Ouest : voici les 5 premiers producteurs de riz
Avec une consommation de riz de près de 20 millions de tonnes chaque année, l’Afrique de l’Ouest est une zone convoitée par les principaux exportateurs mondiaux de la céréale. Si elle est d’ailleurs la première région importatrice, l’Afrique de l’Ouest est aussi l’endroit où l’on cultive le plus de riz sur le continent. Voici le top 5 des principaux producteurs de riz d’Afrique de l’Ouest selon les données du Département américain de l’agriculture pour la saison 2022/2023.
Nigeria
Premier consommateur africain de riz, le Nigeria occupe également la place de premier producteur de la céréale. Le pays le plus peuplé du continent a produit environ 5 millions de tonnes de riz blanchi en 2022/2023. Sur ces dernières années, les autorités ont multiplié les partenariats avec le secteur privé et des investissements publics pour renforcer le segment de la transformation afin d’améliorer l’offre et réduire les importations.
Cette politique a déjà porté ses fruits, permettant au pays de disposer d’une capacité d’usinage de 3 millions de tonnes en 2021 contre seulement 350 000 tonnes en 2015 selon les données de l’USDA.
Par ailleurs, avec les ouvertures de nouvelles de rizeries effectuées en 2022 et déjà cette année, les analystes estiment que cette capacité installée pourrait avoisiner les 6 millions de tonnes. De quoi booster le niveau d’autosuffisance du pays se situant actuellement autour de 70 %.
Guinée
Avec près de 1,95 million de tonnes de riz blanchi en 2022/2023, la Guinée s’affirme comme le second producteur de riz d’Afrique de l’Ouest. La céréale est également la principale denrée de base avec une consommation par tête de près de 115 kg par tête et par an d’après l’USDA.
Dans le pays, la graminée est produite sur plus de 2 millions d’hectares essentiellement en Guinée Forestière, Guinée Maritime et en Haute Guinée. Sa culture est favorisée par la bonne pluviométrie et l’importance des ressources en eau qui ont permis d’étendre la production à toutes les zones agroécologiques.
Mali
S’il occupe la 3ème position avec 1,8 million de tonnes, le Mali reste l’une des principales locomotives de la production de riz irrigué. Comme indiqué dans un rapport Ecofin Pro sur la filière riz ouest-africaine, le pays est ainsi celui où l’irrigation contribue le plus au stock national avec 30 % derrière le Sénégal.
Ceci grâce à la zone Office du Niger où les superficies propices à l’irrigation sont estimées à près de 2,2 millions d’hectares. Globalement au Mali, le riz représente 40 % de la consommation de céréale avec l’urbanisation croissante.
Côte d’Ivoire
En 2022/2023, la nation éburnéenne a produit 1,1 million de tonnes de riz blanchi. Ce niveau reste encore en dessous des ambitions de l’exécutif qui veut parvenir à une récolte de 2 millions de tonnes d’ici 2025.
L’appareil de production doit faire face à plusieurs défis comme la hausse des prix des intrants et la faible irrigation (seulement 4 % des surfaces cultivées). En outre, le segment de la transformation tourne encore au ralenti. Malgré les plans d’expansion, seulement 18 rizeries sont opérationnelles sur les 30 prévues depuis 2014. Ces différents facteurs mettent à mal la dynamique de l’offre alors que la consommation est en pleine expansion tirant à la hausse la demande d’importation.
Sénégal
Au Sénégal, le riz est la céréale la plus consommée devant le mil et le maïs. Dans le pays, 950 000 tonnes de riz blanchi ont été produites en 2022/2023. Un stock en hausse d’une année sur l’autre, mais qui reste encore largement en deçà des besoins dépassant les 2 millions de tonnes chaque année. Le gouvernement sénégalais qui a fait de l’autosuffisance dans la céréale une priorité dans un contexte où le pays en est le 3ème importateur en Afrique déploie depuis quelques années une politique active de soutien à la filière.
À côté des investissements pour l’aménagement et le renforcement de la riziculture dans la Vallée du fleuve Sénégal (VFS), des incitations sont faites aux producteurs. En novembre 2022, l’exécutif a adopté une subvention de 32 Fcfa par kilogramme de riz, portant le prix garanti à 162 Fcfa et a pris plusieurs dispositions à court et à long terme comme la construction de magasins de stockage et extension du système de récépissé d’entrepôts.
Source : Agence Ecofin