La CEDEAO lève les sanctions contre le Niger, le Mali et le Burkina Faso
Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont décidé de lever les sanctions strictes imposées au Niger, dans un effort pour éviter que trois États dirigés par des juntes ne se retirent de l’union politique et économique, mettant ainsi en péril l’intégration régionale.
La décision de lever les sanctions a été prise lors d’une réunion de haut niveau de la CEDEAO, visant à aborder la crise politique en cours dans la région touchée par les coups d’État. Cette crise a atteint son paroxysme en janvier avec l’annonce du Niger, du Burkina Faso et du Mali, tous dirigés par des militaires, de leur intention de quitter le bloc des 15 membres. Ces développements menacent de désintégrer l’alliance politique et économique vieille de près de 50 ans, laissant craindre des conséquences majeures pour l’intégration régionale et les flux commerciaux estimés à près de 150 milliards de dollars par an.
La levée des sanctions comprend des mesures telles que la réouverture des frontières, le dégel des avoirs de la banque centrale et de l’État, ainsi que la reprise des transactions commerciales avec effet immédiat. Cette décision, présentée comme étant prise pour des raisons humanitaires, est largement interprétée comme un geste d’apaisement de la part de la CEDEAO, qui cherche à persuader les trois États dirigés par des juntes de rester au sein de l’alliance. Cependant, les défis subsistent quant à la garantie d’une transition politique et économique stable dans ces pays, en particulier au Niger, déjà confronté à des difficultés économiques importantes.
Malgré la levée des sanctions, la CEDEAO a réaffirmé son appel à la libération du président nigérien Bazoum, et elle a également demandé à la junte de fournir un calendrier de transition. Ces demandes soulignent les préoccupations persistantes concernant la gouvernance démocratique et la stabilité politique dans la région.
Les trois États en question ont critiqué la stratégie de sanctions de la CEDEAO, la qualifiant d’illégale, et ont annoncé leur intention de quitter le bloc immédiatement sans respecter les procédures habituelles de retrait. Ils ont déjà commencé à explorer d’autres options de coopération régionale, notamment à travers l’Alliance des États du Sahel (AES), bien que les détails sur leur future direction politique, économique et sécuritaire restent flous.
Source : Afriveille