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Vêtements de seconde main: le Top 5 des pays africains importateurs de fripes

Derrière les rayons de vêtements de seconde main se cache un business lucratif pour les pays riches, au détriment des pays en développement. Cinq pays trustent le podium des plus gros importateurs africains de vêtements de seconde main en volume, un marché en plein essor ces dernières années.

L’essor du commerce mondial des vêtements d’occasion, principalement des pays développés vers les pays en développement, reflète les changements profonds de l’industrie textile ces dernières décennies. Selon les données de la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (UNECE), les volumes échangés ont été presque multipliés par 7 entre 1992 et 2021, atteignant 3,6 millions de tonnes cette année-là pour une valeur de 9,3 milliards de dollars.

Le continent africain est au cœur de cette dynamique, avec le Kenya, la Tunisie et la RD Congo se hissant au rang des trois premiers importateurs africains en volume. Derrière ce podium, d’autres pays comme le Ghana et l’Angola sont également de grandes destinations pour les fripes.

Figurant en tête des importateurs africains de vêtements de seconde main, le Kenya a importé pour 172,6 millions de dollars de vêtements d’occasion en 2021, se classant au troisième rang mondial derrière le Pakistan et l’Ukraine. Ses importations représentent 4,5% du commerce mondial, en forte hausse par rapport à 2017.

Pour se faire une idée claire, entre 2017 et 2021, ces importations ont évolué comme suit en valeur : 126,3 millions de dollars en 2017 ; 167,2 millions en 2018 ; 173,9 millions en 2019 ; 114,7 millions en 2020 ; pour atteindre 172,6 millions de dollars en 2022. Le principal fournisseur du Kenya est la Chine, avec 20% de ses exportations mondiales acheminées vers ce pays d’Afrique de l’Est en 2021 (140 millions de dollars).

La Tunisie est le 2ème plus gros importateur africain en volume. Bien que le document ne fournisse pas de chiffres précis, il indique qu’elle importe environ 160.000 tonnes de fripes chaque année.

La République démocratique du Congo complète le podium des principaux importateurs africains en volume avec 150.000 tonnes environ importées annuellement selon le rapport.

Derrière ce trio de tête, d’autres pays africains comme le Ghana (100.000 tonnes/an) et l’Angola (80.000 tonnes/an) sont également cités comme de grandes destinations pour les vêtements d’occasion. Soulignons que le Ghana et l’Angola sont des destinations importantes des exportations chinoises de vêtements de seconde main en Afrique en 2021.

Au total, on estime que près de 1,4 milliard de vêtements de seconde main sont importés chaque année en Afrique subsaharienne d’après les données de la base UN Comtrade mentionnées. Autant dire que les pays de la zone sont littéralement noyés sous un déluge de fripes.

Un marché lucratif aux lourds impacts sociaux et environnementaux

Ces chiffres illustrent l’essor récent du marché africain des fripes, porté par une demande croissante des consommateurs en quête de vêtements bon marché. Cependant, ce commerce soulève de nombreuses interrogations sur ses impacts économiques, sociaux et environnementaux sur le continent.

Sur le plan économique, l’afflux massif de vêtements d’occasion à bas coût constitue une rude concurrence pour les filières locales de production textile, déjà fragilisées. Ce phénomène contribue au déclin de nombreuses entreprises africaines traditionnelles, incapables de rivaliser face à ces importations.

En parallèle, le secteur informel de la revente des fripes emploie des milliers de personnes dans la plupart des pays importateurs. Au Kenya par exemple, la filière représente environ 200.000 emplois directs et indirects. L’organisation de ce commerce fait intervenir une multitude d’acteurs, depuis les importateurs jusqu’aux revendeurs en passant par les centres de tri.

D’un point de vue social, l’accès facilité à des vêtements bon marché permet de répondre aux besoins des populations les plus démunies. Néanmoins, les conditions de travail précaires des employés du secteur et l’exposition aux produits chimiques issus des vêtements posent question.

Mais c’est sur le plan environnemental que l’importation massive de fripes soulève les plus vives inquiétudes. Une part non négligeable de ces vêtements, en trop mauvais état pour être revendus, termine sur des décharges sauvages libérant des substances toxiques. Des montagnes de déchets textiles défigurent notamment le désert d’Atacama au Chili.

Réguler ou interdire?

Au Kenya, outre les problèmes de gestion des déchets qui en découlent, le secteur doit se conformer à un code de pratique encadrant les importations. Cet arsenal réglementaire vise à limiter les flux de produits prohibés comme la lingerie ou les vêtements d’hôpitaux, potentiellement vecteurs de maladies.

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