Avec Coris Invest, Idrissa Nassa veut acquérir deux mines d’or au Mali et en Guinée
Agence Ecofin – A la tête d’une fortune estimée à 166 milliards FCFA (271 millions $), Idrissa Nassa dirige Coris Invest Group, holding présente dans les mines, la banque et l’agriculture en Afrique de l’Ouest. L’une des filiales de la holding a des parts dans trois mines d’or en Guinée, au Mali et au Burkina Faso.
Nioko Resources Corporation, société appartenant à la holding Coris Invest Group (CIG SA) de l’homme d’affaires burkinabé Idrissa Nassa, veut prendre le contrôle de la société britannique Hummingbird Resources. Si ce projet se concrétise, les mines d’or Yanfolila au Mali et Kouroussa en Guinée deviendraient entièrement la propriété de CIG SA.
Selon un communiqué publié le mercredi 6 novembre par Hummingbird, ce sont les difficultés financières rencontrées ces derniers mois qui incitent son principal actionnaire à envisager cette option. Concrètement, Nioko Resources propose de porter sa participation dans la compagnie britannique, en convertissant un prêt non garanti de 30 millions $ fourni par CIG en actions Hummingbird. Cela donnerait à Nioko une participation de 71,8 % dans la société.
Une fois cette conversion réalisée, Nioko a l’intention de demander le retrait de la compagnie britannique de la bourse de Londres. Concernant les actions Hummingbird qu’elle ne détient pas encore, la société prévoit de les racheter auprès des autres actionnaires, au prix de 2,67 pence sterling par action ordinaire, soit le même prix auquel Nioko convertit son prêt en actions. Il faut souligner que l’action Hummingbird a clôturé à 6 pence sterling mercredi à la bourse de Londres, affichant une baisse d’environ 40 % depuis le début de l’année.
« Nous traversons une période charnière pour la société, et la décision de restructurer notre dette avec le soutien de nos prêteurs, de la CIG et de notre principal actionnaire, Nioko, est une étape cruciale vers la stabilité financière », a commenté Dan Betts, fondateur et désormais président exécutif de Hummingbird.
Les changements proposés pour relancer la compagnie incluent en effet le remplacement de M. Betts, jusque-là PDG de la compagnie. Il cède son poste à un PDG par intérim, en la personne de Geoff Eyre, à la demande de Nioko Resources. M. Eyre a notamment travaillé comme directeur financier d’Avesoro Resources pendant près de six ans, supervisant le redressement de la mine d’or New Liberty au Liberia.
Le plan annoncé et le changement à la direction surviennent alors que Hummingbird a enchainé les difficultés opérationnelles ces derniers mois. La production commerciale prévue au premier trimestre 2024 à la mine d’or Kouroussa a été compromise par un différend avec le principal sous-traitant de la mine. Dans le même temps, une baisse significative de la production est constatée à la mine d’or Yanfolila depuis le premier semestre 2024.
In fine, Hummingbird s’attend à une production d’or de 55 000 à 65 000 onces à Yanfolila, contre un objectif de 75 000 à 85 000 onces annoncé en début d’année. Quant à Kouroussa, la prévision de 50 à 70 000 onces renouvelée en août dernier est désormais réduite à une fourchette de 45 000 à 50 000 onces.
La naissance d’un nouveau groupe minier ouest-africain ?
L’ambition de Nioko Resources de radier Hummingbird Resources et d’en devenir le seul propriétaire est soumise à plusieurs conditions, dont l’approbation du reste des actionnaires de la compagnie et la réussite de la due diligence en cours, à la satisfaction de Nioko. Si elle y arrive, la société prévoit d’assurer la montée en puissance de Kouroussa et de régler les problèmes opérationnels à Yanfolila. Ces deux mines ont le potentiel de livrer 200 000 onces d’or par an, ce qui ferait de Nioko un acteur clé de l’exploitation aurifère dans la sous-région.
En dehors de ces deux mines, rappelons que Nioko est aussi le premier actionnaire d’Orezone Gold, compagnie canadienne qui exploite au Burkina Faso la mine d’or Bomboré.