L’attention portée à l’aide étrangère américaine s’est intensifiée ces dernières années, alors que le pays continue d’allouer des milliards de dollars chaque année pour soutenir le développement, la sécurité et la croissance économique à l’échelle mondiale.
Chaque année, les États-Unis allouent des milliards de dollars d’aide étrangère à des pays du monde entier, en particulier dans les régions en développement, dans le but de promouvoir la stabilité mondiale, la sécurité nationale et le développement économique.
Depuis son retour à la présidence, Trump a activement cherché à réduire le financement de divers programmes d’aide et a même réexaminé des propositions visant à démanteler l’USAID, la principale agence chargée de l’administration de l’aide étrangère.
Cette décision soudaine a suscité un débat international, suscitant des discussions sur la dépendance de nombreux pays à l’égard de l’aide américaine et sur les conséquences potentielles de telles réductions de financement.
L’aide étrangère des États-Unis a joué un rôle crucial dans le soutien de la croissance économique, des initiatives de santé publique, du développement des infrastructures, de l’aide humanitaire et des programmes de gouvernance dans de nombreux pays.
L’USAID, en particulier, a joué un rôle déterminant dans le financement de projets qui répondent à des problèmes urgents tels que la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’éducation, la résilience climatique et la gouvernance démocratique.
Après l’Europe, c’est l’Afrique subsaharienne qui bénéficiait en 2023 du plus fort soutien américain. Une aide qui passait en majorité par l’agence USAID (plus de 40 milliards de dollars), que Donald Trump, président des États-Unis, a suspendu le 27 janvier pour au moins trois mois, le temps de réaliser un audit. Plus de 15 milliards de dollars au total, selon le site officiel du gouvernement américain.
L’Afrique du Nord est comptabilisée avec le Moyen-Orient. Dans cette région, l’Égypte et Israël sont exemptés du gel. En cumulé, ces deux derniers États ont perçu près de 5 milliards de dollars, essentiellement dans le domaine sécuritaire.
Des programmes comme le Plan d’urgence du Président pour la lutte contre le sida (PEPFAR) ont joué un rôle transformateur dans la lutte contre le VIH/sida, sauvant des millions de vies.
De même, des initiatives telles que Feed the Future et Power Africa visent respectivement à améliorer la sécurité alimentaire et à élargir l’accès à l’énergie, contribuant ainsi à créer une croissance durable à long terme sur tout le continent.
L’Éthiopie est le plus grand bénéficiaire de l’USAID en Afrique, avec 1,20 milliard de dollars d’aide. La République démocratique du Congo suit de près avec le même montant de 1,20 milliard de dollars. Le Soudan du Sud se classe quant à lui au troisième rang, avec 795,41 millions de dollars d’aide.
Voici les 5 plus grands bénéficiaires de l’USAID en Afrique en 2024 :
La répartition de l’aide extérieure américaine en Afrique subsaharienne
En tête des pays receveurs au sud du Sahara, les pays d’Afrique de l’Est anglophone. L’Éthiopie et la Somalie réunies ont reçu à elles seules plus de 2,5 milliards de dollars. Kenya, Ouganda, Tanzanie… Ces pays ont bénéficié de plusieurs centaines de millions de dollars chacun. Un effort qui va prioritairement vers l’aide humanitaire et la santé.
Un expert d’une banque de développement s’interroge sur la continuité des programmes liés au planning familial, à la lutte contre le VIH-Sida ou encore aux programmes concernant la défense des droits de l’Homme ou des populations LGBT. De fait, dans cette région où les gouvernements sont pour beaucoup peu enclins à soutenir ces secteurs, des coupes budgétaires dans ces domaines seraient durement ressenties, souligne ce même expert.
Premier des pays francophones receveurs de l’aide extérieur américaine : la RDC avec près d’un milliard de dollars dont la moitié est consacrée à l’aide humanitaire. Dans ce domaine, on y retrouve des programmes d’aide d’urgence alimentaire, avec un soutien au Programme alimentaire mondial, par exemple, des programmes de lutte contre le paludisme ou le VIH-Sida. Avec un budget de plus de 17 milliards de dollars en 2025, et « avec la crise humanitaire à l’Est, le gouvernement aura besoin de cette aide », estime Jacques Mukena, spécialiste gouvernance et économie à l’Institut congolais Ebuteli. À la fin du mois de janvier, près d’un million de personnes avaient été déplacées de force en raison du conflit dans la région de Goma.
