Top 7 des principaux minerais en RD Congo et leur contribution à l’économie du pays
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Scandale géologique, ressources de malédiction, richesses hypothétiques…, voici des substantifs que des experts en développement attribuent à la République démocratique du Congo (RDC), à cause de l’immensité de sa richesse en minerais, mais qui peine à se développer.
Ce vaste territoire d’Afrique subsaharienne qui, à lui seul, fait l’équivalent de l’Europe occidentale, est doté de ressources naturelles exceptionnelles, notamment le cobalt et le cuivre, une importante ressource hydroélectrique, d’immenses terres arables, une biodiversité incroyable et abritant la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.
La RDC est une réserve mondiale de cobalt et de cuivre destinés à l’électrification de l’énergie et des transports, utilisés dans des batteries de véhicules électriques, des panneaux solaires et des éoliennes. Ils sont des ressources essentielles dans la fabrication des batteries qui pourraient favoriser la transition du monde vers l’abandon des combustibles fossiles, selon une étude menée par les Nations unies.
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le pays possède 70 % de réserve mondiale de cobalt, ce qui représente 3,5 millions de tonnes métriques de réserve de ce minerai.
La présence de ce minerai, selon PNUE, place la RDC au centre de la transition vers la décarbonisation, avec les avantages potentiels que représentent les investissements étrangers, les revenus et la création d’emplois.
La RD Congo est également un grenier du bois, du pétrole et du gaz, l’or et des diamants. Mais, plusieurs études montrent que ce pays, l’une des régions les
Voici 7 ressources minières à l’origine de la « malédiction » en RDC.
1. Cobalt
La RDC détient 70 % des réserves mondiales du cobalt. Ce minerai est essentiel pour la fabrication des batteries de portable et des véhicules électriques.
Le cobalt est surtout exploité autour de la ville de Kolwezi (une ville entourée de mines), chef-lieu de la province de Lualaba, dans la mine de Tenke Fungurume, dans le Sud-Est du pays. On estime à 25 millions de tonnes la quantité de cobalt qui s’y trouve.
Selon une étude menée par Amnesty International sur les injustices que subissent les populations dans les zones d’exploitation de ces minerais par des entreprises chinoises, 13 Kg de cobalt sont nécessaire pour produire la batterie d’un véhicule électrique moyen et environ 7g sont nécessaires à celle d’un téléphone portable.
2. Le coltan
La mine de Rubaya, au Nord-Kivu à l’Est de la RDC, est réputée être la base du coltan dans le pays. Le Congo dispose donc 20 à 30% du coltan mondial. Il est composé de colombite et de tantalite, très prisés dans le monde.
Malheureusement, depuis avril 2024, cette mine est tombée dans les mains des combattants du M23 qui l’exploitent au détriment de l’Etat congolais. Selon la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), l’extraction de ce minerai rapporterait 300 000 dollars par mois aux rebelles du M23.
Ce qui constitue un manque à gagner pour l’économie du pays, et donc pour le gouvernement confronté à des défis sociaux. Le groupe des experts de l’ONU ont en décembre dernier, indiqué que le M23 se finance depuis plusieurs mois par le coltan exporté vers le Rwanda.
Le tantale qui est un élément du coltan, est nécessaire pour la fabrication des produits électroniques, notamment dans les condensateurs du téléphone et des ordinateurs.
3. Le cuivre
Le cuivre se trouve majoritairement dans la province du Katanga et de Lualaba en RDC. Kamoa dispose d’une mine qui est considérée comme l’une des plus grandes sources de cuivre dans le monde, situé à 25 Km de la ville de Kolwezi.
Les Chinois et les Canadiens exploitent cette mine dans le pays. Le gouvernement de la RDC ne détient que 20 % des parts dans l’extraction. La production du cuivre a généré une recette de 2,70 milliards de dollars en 2023. 437 061 tonnes ont été produites en 2024. Elle devrait augmenter à 600 000 tonnes par an dans les années à venir.
Le cuivre est utile pour la fabrication de tout appareil électrique et matériel électronique en contient, que ce soient les cafetières, les éoliennes, les téléphones cellulaires, la tuyauterie de plomberie, les voitures électriques et bien d’autres.
4. Le lithium
Il représente la 7e plus grande réserve du monde en République démocratique du Congo. La disponibilité de ce minerai dans le sous-sol congolais est estimée à près de 3 millions de tonnes.
C’est aussi un composant essentiel des batteries, de véhicules électroniques, d’ordinateurs et de téléphones.
5. L’or
L’essentiel de ce gisement est concentré dans la partie Est du pays, notamment dans les provinces du Haut-Uélé la Lualaba, l’Ituri, le Sud-Kivu et le Maniema. Mais l’or congolais est exploité pour la plupart de façon artisanale.
Depuis 2023, au moins 80 % de l’or de la RDC est vendu à un prix inférieur par rapport à la tendance du marché international, selon les données de la Cellule technique de coordination et de planification minière (CTCPM). Il s’agit de l’or de la mine de Kibali.
Au premier trimestre 2024, 46 204,6 dollars ont été vendu, soit 20 000 dollars de moins que le prix obtenu par la société sous contrôle du gouvernement, DRC Gold Trading. L’or est métal très prisé par l’industrie de la bijouterie et de l’électronique en particulier dans les microprocesseurs.
6. Les diamants
Les diamants congolais se trouvent notamment dans les provinces du Kasaï, du Kasai Central, du Lomami et du Sankuru, où deux sociétés exploitent ces minerais, la Minière de Bakwanga dans laquelle l’Etat est majoritaire et la société sino-congolaise Sacim. Bakwanga a connu la faillite pendant qu’il y a une forte croissance chez la seconde.
En 2014, la RDC était le principal pays producteur et exportateur du diamant dans le monde. 15,4 millions de diamants bruts. La réserve détenue par le pays est estimée à 150 millions de tonnes, soit un peu plus de 20 % de ce minerai disponible dans le monde. C’est un minéral utilisé dans la bijouterie dans le monde.
7. L’uranium
On trouve la réserve d’uranium essentiellement dans la mine de Shinkolobwe dans la province de Katanga au Sud-Est du pays. Il est surtout utilisé dans les centres nucléaires. C’est un minerai qui sert à produire de l’électricité.
Ce sont des sociétés étrangères comme le français Areva qui exploitent ce minerai dans le pays.
En dehors de ces minerais, on peut trouver en RDC des pierres précieuses comme la Tourmaline très convoitée, l’expert gemmologue, Laguer Masirika, que la BBC a rencontré à Bukavu en septembre dernier.
« C’est principalement cette pierre qui alimente des guerres chez nous, mais, on n’en parle pas ». Ce dernier possède un musée privé où sont exposées ces pierres précieuses.
Également le rubis, le saphir, dolomie rouge, bauxite et bien d’autres. On y trouve en outre le plomb, le zinc, le cadmium, l’étain, le tantale, le tungstène, le manganèse et quelques métaux rares.
Quel apport pour l’économie du pays ?
La RDC est un grenier mondial des ressources naturelles, surtout la partie Est du pays. Mais ces minerais qui devraient enrichir ce pays et amorcer son développement se retrouvent entre les mains de groupes armés et autres entreprises étrangères, selon le Groupe de travail de l’ONU.
Toutefois, ces ressources sont au cœur de la croissance du PIB observée en 2022 et 2023. Selon la Banque Mondiale, de 8,9 % en 2022, la croissance du PIB réel en RDC est restée robuste à 8,4 % en 2023, soutenue par un secteur minier solide, qui a progressé de 18,2 %, contribuant à plus de 70 % à la croissance globale en 2023.
Les études et les prévisions de cette institution de Bretton Wood indiquent que la croissance du PIB devrait ralentir à 4,9 % en 2024 et se stabiliser autour de 4,8 % sur 2025-2026, en raison de la décélération du secteur minier.
Le budget de la RDC pour l’exercice 2025 est présenté en équilibre, en recettes et en dépenses, à 49.846,8 milliards de FC, soit un taux d’accroissement de 21,6% par rapport à son niveau de la Loi de finances initiale de l’exercice 2024 chiffré à 40.986 milliards de FC (franc congolais).
La contribution du secteur minier aux recettes publiques attendues est d’environ 30 % , soit 16,9 milliards de dollars en 2025.
Une contribution insuffisante, selon les économistes, quand on sait l’immensité des richesses que constituent ces ressources naturelles dans le pays.
Malheureusement, c’est la population qui en pâtit.
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