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Economie

Le pari de croissance du Maroc : l’industrialisation, la Coupe du monde 2030 et l’Afrique du Nord-Ouest

Le Maroc a récemment attiré l’attention mondiale pour son refus déclaré d’envisager d’accueillir des Palestiniens déplacés en vertu d’une proposition liée à l’administration Trump, bien que ni les responsables américains ni les autorités marocaines n’aient jamais officiellement confirmé de tels plans.

Alors que cet épisode a fait la une des journaux internationaux, l’importance plus large du royaume au sein de l’Afrique du Nord-Ouest réside sans doute dans son moteur industriel en plein essor et son rôle imminent en tant que co-hôte de la Coupe du monde 2030 de la FIFA 2030. Les turbulences régionales – marquées par des bouleversements politiques dans le Sahel et une inflation croissante sur les principaux marchés africains comme le Nigeria – masque le paysage institutionnel relativement stable du Maroc sous un angle positif.

Cette continuité institutionnelle est en partie attribuée à la direction du quart de siècle du Roi Mohammed VI, qui est monté sur le trône en 1999. Sous l’impulsion du monarque, le Maroc a entrepris des réformes économiques et constitutionnelles mesurées qui ont contribué à ancrer sa stabilité macroéconomique. Selon des projections récentes du Fonds monétaire international (FMI), le PIB marocain augmentera d’environ 3,2 % en 2024 et 3,9 % en 2025, dépassant plusieurs voisins et le renforcement de la confiance des investisseurs.

Le secteur automobile, selon le ministère de l’industrie, reste un moteur clé des exportations, qui ont totalisé plus de 100 milliards de drams (environ 10 milliards de dollars) en 2022. Les opérations majeures autour du port de Tanger Med, qui a traité plus de 10 millions de conteneurs au cours de la même période, reflètent l’ambition du royaume d’être un centre stratégique de logistique et de fabrication pour les chaînes d’approvisionnement mondiales.

L’aérospatiale est également en hausse, en particulier dans la zone industrielle Midparc de Casablanca, où des entreprises comme Boeing et Safran ont établi des empreintes significatives. Une évaluation de 2023 de l’investissement étranger direct (IED) en Afrique du Nord a noté que le Maroc avait attiré plus de 2,2 milliards de dollars en 2022, avec une part importante concentrée dans des industries à plus forte valeur ajoutée.

Pendant ce temps, le tourisme – une pierre angulaire de longue date de l’économie marocaine – a récemment atteint un niveau historique. Les données publiées par Le Monde indiquent que plus de 17 millions de touristes ont visité le pays en 2024, dépassant tous les précédents records annuels et soulignant la forte reprise post-pandémique du secteur.

L’engagement du Maroc avec l’Afrique subsaharienne est un autre pilier de sa stratégie économique. Ayant rejoint l’Union africaine en 2017, Rabat a poussé à approfondir les liens commerciaux Sud-Sud, soutenus par des institutions financières comme la Banque Attijariwafa et la BMCE Bank of Africa opérant sur de multiples marchés africains. Les données officielles montrent qu’environ 60 % des investissements directs sortants du Maroc affluent vers d’autres nations africaines, soulignant l’intention du royaume de se positionner comme un pont entre l’Europe, le Moyen-Orient et le reste du continent.

Pour l’avenir, la Coupe du monde de la FIFA à l’horizon 2030, qui co-organise avec l’Espagne et le Portugal, devrait amplifier le profil international du Maroc. Selon les estimations des gouvernements, les améliorations connexes des infrastructures – stades améliorés, liaisons de transport élargies et nouvelles installations d’accueil – pourraient dépasser 5 milliards de dollars.

Le tourisme, qui contribue actuellement à hauteur d’environ 7 % au PIB du Maroc (selon le Conseil mondial des voyages et du tourisme), pourrait bénéficier largement d’une couverture médiatique mondiale et d’une augmentation du nombre de visiteurs internationaux. Les analystes s’attendent à ce qu’une Coupe du monde réussie cimente davantage l’image du Maroc en tant que destination stable capable d’accueillir des événements à grande échelle, en particulier par rapport à certains États voisins traitant de pressions économiques ou politiques plus prononcées.

Pourtant, le royaume est confronté à des obstacles persistants. Les relations diplomatiques autour du Sahara occidental demeurent une question délicate, avec des positions divergentes entre certains membres de l’Union africaine. Les critiques se demandent également si la préférence du Maroc pour une « diplomatie tranquille » dans des questions controversées – comme son refus discrète d’accueillir des réfugiés palestiniens – crée une ambiguité autour de ses objectifs de politique étrangère.

Les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme continuent de plaider en faveur de l’élargissement des libertés civiles, faisant valoir qu’une sphère publique plus ouverte compléterait les réformes favorables au marché du Maroc.

Malgré cela, les performances économiques du Maroc, la diversification industrielle et la direction cohérente sous le roi Mohammed VI ont collectivement façonné un environnement considéré comme relativement stable et favorable aux investisseurs dans une région où l’imprévisibilité est courante. La question de savoir si le royaume peut soutenir sa croissance prévue – prévue par le FMI pour atteindre près de 4 % d’ici 2025 – les chocs extérieurs de l’ami resteront une question ouverte.

Pourtant, les données disponibles jusqu’à présent suggèrent que l’approche du Maroc en matière de gouvernance, de réforme et de partenariat international l’a placée sur une trajectoire qui le distingue à la fois comme une puissance industrielle émergente et un point d’ancrage potentiel de la stabilité en Afrique du Nord-Ouest.

Source : Business Insider Africa

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