Politique

La Côte d’Ivoire et le Ghana appellent les pays de l’AES à réintégrer la CEDEAO

Trois mois après sa réélection à la tête du Ghana, John Dramani Mahama était en visite de travail à Abidjan. Mercredi, il s’est entretenu avec son homologue Alassane Ouattara. Au menu des discussions : le renforcement des relations bilatérales, la coopération économique et les défis sécuritaires dans la sous-région. Mais surtout, les deux chefs d’État lancent un appel au Mali, au Burkina Faso et au Niger pour qu’ils réintègrent la Cédéao.

Côte d’Ivoire et Ghana, deux poids lourds de la Cédéao, affichent une position commune : les pays de l’Alliance des États du Sahel doivent revenir au sein de l’organisation régionale. Pour Alassane Ouattara et John Dramani Mahama, l’unité des 15 États est essentielle face aux défis économiques et sécuritaires croissants. Le président ivoirien en appelle à la médiation de son homologue ghanéen : « Nous vous faisons confiance, M. le président, pour qu’à l’occasion de vos entretiens avec ces pays frères, vous puissiez les convaincre de rester dans la Cédéao, car il y va de l’avenir des peuples de l’Afrique de l’Ouest. »

« Il est toujours possible de ramener nos pays frères à la maison »

John Dramani Mahama, lui, estime que rien n’est perdu d’avance. Il veut croire à un retour possible des États dissidents. « Il est toujours possible de ramener nos pays frères à la maison. Il vaut mieux être un groupe de 15 qu’un groupe de trois. Ce sont des pays qui comptent pour la sous-région. »

Un message lancé alors que la Cédéao a accordé un sursis de six mois à l’AES pour revenir sur sa décision. Mais du côté de Bamako, Ouagadougou et Niamey, les autorités militaires campent sur leur position et qualifient leur retrait d’irréversible.

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont connu entre 2020 et 2023 des coups d’Etat qui ont porté des juntes militaires au pouvoir. Les trois pays se sont unis au sein d’une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES). La rupture entre l’AES et la Cedeao s’est faite après le coup d’Etat au Niger, en juillet 2023, lorsque l’organisation ouest-africaine avait menacé d’intervenir militairement et imposé de lourdes sanctions économiques à Niamey, levées depuis.

En janvier 2024, les trois pays ont claqué la porte de la Cedeao, l’accusant entre autres de ne pas les avoir assez aidés dans la lutte contre les violences djihadistes ou d’être inféodée à la France, avec laquelle ils entretiennent des relations glaciales. La décision a pris effet un an plus tard, le 29 janvier 2025.

Avec RFI

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page