Les pays de l’AES imposent 0,5 % de droits à l’importation sur les marchandises de la CEDEAO

L’alliance militaire des États du Sahel a imposé un droit d’importation de 0,5 % sur les biens des pays de la CEDEAO, marquant une escalade significative des tensions en cours entre les deux blocs. Ce droit à l’importation des États de la CEDEAO prendra effet immédiatement et vise à financer les activités des États du Sahel, bien que des détails spécifiques n’aient pas été fournis.
L’introduction de ce prélèvement marque la fin du libre-échange à travers l’Afrique de l’Ouest, qui est une pierre angulaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis des décennies.
Cette initiative met en lumière le fossé croissant entre les trois États du Sahel – le Mali, le Burkina Faso et la République du Niger et les démocraties influentes comme le Nigeria et le Ghana au sud.
Il convient de noter que ces trois pays ont travaillé à la formation d’une union économique distincte, l’Alliance des États du Sahel, après avoir annoncé leur départ de la CEDEAO l’année dernière.
La taxe, qui prend effet immédiatement, s’applique à toutes les importations en provenance des pays de la CEDEAO, à l’exception de l’aide humanitaire.
Parmi les pays les plus pauvres du monde, le Mali, le Burkina Faso et le Niger continuent de lutter contre les groupes militants affiliés à Al-Qaida et à l’EIIL.
Cette décision fait suite à une période de relations tendues après que la CEDEAO a imposé des sanctions au Mali, au Burkina Faso et au Niger en réponse à des coups d’État militaires dans ces pays.
Impact du nouveau prélèvement sur le commerce ouest-africain
La taxe à l’importation de 0,5 % par le bloc junta du Sahel est une réponse aux tensions politiques et économiques avec la CEDEAO.
Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO, ainsi que l’imposition de droits de douane à l’importation, devraient perturber les flux commerciaux et relever les défis économiques.
Ces États du Sahel dépendent fortement des pays de la CEDEAO pour les importations essentielles, y compris le pétrole, les matériaux de construction et les denrées alimentaires.
Les restrictions commerciales pourraient entraîner une augmentation des coûts de construction en raison de pénuries de ciment, une hausse des prix des denrées alimentaires en raison de ruptures d’approvisionnement et une augmentation des coûts logistiques, rendant les importations plus coûteuses
Les conséquences économiques pourraient être graves, entraînant une hausse des prix à la consommation, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et une tension de la stabilité économique régionale.
Bien qu’elle puisse fournir des recettes à court terme aux gouvernements dirigés par la junte, elle risque d’avoir des conséquences économiques à long terme, notamment une hausse des prix, des flux commerciaux perturbés et un affaiblissement de l’intégration régionale.
Une résolution diplomatique entre la CEDEAO et les États du Sahel sera cruciale pour éviter une nouvelle fragmentation économique en Afrique de l’Ouest.
Le nouveau tarif est considéré comme une mesure de représailles et pourrait encore perturber le commerce régional, affectant les économies déjà aux prises avec l’instabilité et l’inflation.
Les États du Sahel – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – ont pris plusieurs mesures pour prendre leurs distances avec la CEDEAO après leur retrait en janvier 2024, citant des griefs tels que les sanctions économiques et l’influence étrangère.
Ils ont introduit un nouveau passeport biométrique, exclusif à leur Alliance des États du Sahel (AES), pour faciliter les déplacements et réduire la dépendance à l’égard de la CEDEAO.
Ils ont expulsé les forces militaires occidentales, renforcé les liens avec la Russie et créé l’AES pour améliorer la coordination militaire et l’autosuffisance économique.
Les analystes avertissent que cette mesure pourrait aggraver la fracture économique entre les États du Sahel et la CEDEAO, ce qui pourrait compliquer les futures négociations diplomatiques.