Côte d’Ivoire : les secteurs qui ont tiré la croissance économique en 2024

Télécoms, transport, mines, agriculture… En 2024, ces secteurs ont alimenté la croissance économique ivoirienne, qui a atteint 6 %. Focus sur les filières les plus dynamiques.
Une croissance économique de 6 % en 2024 portée par quatre piliers structurants
La Côte d’Ivoire a enregistré en 2024 une croissance de 6 %, dans un contexte global tendu. Derrière ce chiffre, quatre secteurs stratégiques ont joué un rôle central dans le maintien de la dynamique économique : les télécommunications, les transports, les industries extractives et l’agriculture vivrière comme d’exportation.
Télécoms : moteur numérique de la croissance ivoirienne
Le secteur des télécommunications a connu une croissance de 6,8 %. Boosté par la Stratégie nationale du numérique et la libéralisation des services USSD, il continue de structurer l’économie ivoirienne. En 2024, la Côte d’Ivoire comptait 57 millions d’abonnés mobiles et 33 millions d’utilisateurs Internet mobile. Le chiffre d’affaires du secteur s’est élevé à 1 228 milliards FCFA, malgré une concurrence tarifaire accrue.
Ce dynamisme soutient aussi l’essor du mobile money, du e-commerce et des services à valeur ajoutée, ancrant le numérique comme catalyseur transversal de développement.
Transport : infrastructures modernisées, usages démultipliés
Avec une croissance sectorielle de 6,3 %, les transports sont parmi les grands gagnants de l’année 2024. Le transport aérien (+8,7 %), maritime (+10,8 %) et terrestre (+10,3 %) profitent des investissements dans les infrastructures, comme la modernisation de l’aéroport de Korhogo ou l’élargissement du réseau routier. Le renforcement des échanges logistiques soutient également la croissance régionale.
Le secteur est de plus en plus perçu comme un levier de compétitivité économique et de positionnement stratégique pour la Côte d’Ivoire dans l’espace CEDEAO.
Mines et hydrocarbures : accélération minière et bascule pétrolière
Les industries extractives enregistrent une progression de 13,9 % en 2024. Trois ressources structurent cette performance :
Le pétrole brut, dont la production a bondi à 16,1 millions de barils (+50,2 %), grâce à l’entrée en exploitation du champ Baleine.
L’or, à 59,1 tonnes produites (+15,5 %), porté par l’ouverture de nouvelles mines.
La bauxite, avec un retour spectaculaire de la production à plus de 600 000 tonnes, après trois ans de suspension.
Agriculture : entre relance vivrière et redémarrage partiel de l’exportation
Après une contraction en 2023, le secteur agricole a rebondi (+2,6 %), avec des performances remarquées dans :
- le riz (+18,4 %)
- le maïs (+15,8 %)
- le café (+53,8 %)
- et le coton-graine (+47,3 %)
Le programme PURGA 2 a facilité l’accès à la mécanisation, aux semences améliorées et aux engrais. Cependant, des contre-performances subsistent, notamment dans la filière anacarde (-22,9 %) et l’huile de palme (-11,8 %), affectées par des aléas climatiques.
Vers une architecture économique multisectorielle et intégrée
L’analyse des secteurs porteurs de 2024 montre une économie ivoirienne en voie de diversification. Le numérique et les services deviennent des leviers durables, les transports s’imposent comme structure d’intégration logistique, les ressources minières dopent les devises, et l’agriculture reste le socle social et alimentaire.
À moyen terme, la stratégie nationale devra articuler ces dynamiques, stimuler la transformation locale et renforcer la chaîne de valeur. L’enjeu sera de faire converger croissance économique, industrialisation inclusive et transition durable.
Par Afriveille