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Economie

Face à la hausse des coûts et à une politique monétaire stricte, les entreprises ivoiriennes s’adaptent

Au troisième trimestre 2024, les entreprises ivoiriennes cotées à la BRVM doivent composer avec une hausse marquée des coûts de production et une demande intérieure en déclin. Les politiques monétaires restrictives et les stratégies d’innovation se révèlent cruciales pour naviguer dans ce contexte.

En 2024, les entreprises cotées en Côte d’Ivoire évoluent dans un contexte économique complexe, marqué par des pressions inflationnistes mondiales et des politiques monétaires strictes dans la zone UEMOA. La conjoncture alourdit les coûts de production et limite la consommation intérieure, obligeant les entreprises à adapter leurs stratégies pour maintenir leur compétitivité.

Hausse des coûts de production : un défi majeur pour l’industrie

Les prix des matières premières connaissent une envolée. D’après la note de conjoncture d’août 2024, le cacao a augmenté de 149,9 %, le café robusta de 54,7 %, et le caoutchouc de 19,7 %. Cette flambée pèse sur les coûts des entreprises comme SAPH et SOGB, spécialisées dans l’agro-industrie, où les marges dépendent de l’accès à des intrants abordables.

La note de conjoncture explique que la hausse des prix de l’énergie depuis le début de l’année 2024 entraîne des répercussions directes sur les entreprises de services publics, qui doivent ajuster leurs coûts pour maintenir un service constant.

Ralentissement des ventes de véhicule : effet de l’arrêt des entreprises de crédit alternatifs KDS et Sautoc ?

La note de conjoncture d’août indique une baisse de 7,0 % de l’indice du chiffre d’affaires dans le secteur du commerce et de la réparation d’automobiles et de motocycles pour les six premiers mois de 2024, incluant une réduction de 3,0 % pour les véhicules automobiles.

L’ analyse des résultats publiés par les distributeurs automobiles cotés montrent CFAO Motors Côte d’Ivoire ressentent un recul de la demande pour certains modèles prisés pour le transport de personnes, notamment dans le secteur des VTC.Dans son communiqué, CFAO souligne que « cette baisse est essentiellement due à une diminution de la demande des véhicules utilisés pour le transport de personnes ». Toutefois, il faut noter que les ventes de VTC étaient impactés par l’activité des entreprises de crédit automobiles alternatifs non autorisées comme KDS et Sautoc. Cette baisse des ventes n’est elle pas l’effet de l’arrêt définitif de l’activité de ces entreprises ?

Politiques monétaires restrictives et resserrement de la liquidité bancaire

Face à l’inflation persistante, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a opté pour une politique monétaire plus stricte, en augmentant ses taux directeurs. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement pour les entreprises ? En augmentant les taux d’intérêt, la BCEAO rend le crédit plus coûteux. Les entreprises et les ménages empruntent donc moins, ce qui limite la liquidité dans l’économie. Cette politique vise à réduire l’inflation, mais elle affecte aussi la capacité des entreprises à financer leurs activités et à investir dans la croissance.

Les banques ivoiriennes doivent, elles aussi, s’adapter. Ecobank Côte d’Ivoire a augmenté sa proportion de dépôts non rémunérés pour minimiser les coûts de financement dans ce contexte de taux élevés. Cela signifie qu’elle dépend davantage de dépôts pour lesquels elle ne verse pas d’intérêts, ce qui lui permet de gérer ses liquidités à moindre coût. NSIA Banque, de son côté, a diversifié ses revenus en augmentant ses commissions de 47 %, en se concentrant sur des services non liés au crédit, comme les transferts de fonds. Ces choix stratégiques montrent comment les banques ajustent leurs modèles pour soutenir leur rentabilité malgré les contraintes monétaires actuelles.

Source : Afriveille

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