Le TOP des Grands Dirigeants d’Entreprises d’Afrique Francophone
Jean Kacou Diagou, Oumar Sow, Othman Benjelloun, Arnaud Lagesse, Ylias Akbaraly… En Afrique francophone, ces noms sont synonymes de réussites entrepreneuriales exceptionnelles et d’influence considérable. De fait, ici plus encore qu’en Occident, le leadership est souvent centralisé, reposant sur des structures familiales traditionnelles qui valorisent le rôle du « chef » et de l’ancienneté.
Forbes Global 2000 fait un Zoom sur quelques dirigeants de grandes entreprises d’Afrique francophone.
OTHMAN BENJELLOUN
PRÉSIDENT DE BANK OF AFRICA
MAROC
INDUSTRIE BANCAIRE
Figurant depuis plusieurs années parmi les plus grandes fortunes de ce monde, Othman Benjelloun, qui préside Bank of Africa, incarne pleinement la réussite entrepreneuriale au Maroc et au- delà. Personnalité emblématique de la finance marocaine et africaine, il a transformé la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE), aujourd’hui renommée Bank of Africa, en un leader majeur du secteur bancaire, avec une présence dans plus de 20 pays africains. Diplômé de l’École Polytechnique de Lausanne, Benjelloun, qui est né le 9 décembre 1931 à Fès, débute sa carrière dans le groupe familial avant d’investir dans des secteurs variés : sidérurgie, aluminium, montage automobile…
En 1988, il rachète la Royale Marocaine d’Assurance (RMA) fondée par son père, et en fait un assureur de premier plan au Maroc. Cette acquisition marque le début d’une série de succès, dont le rachat de BMCE en 1995, qui propulse son groupe sur le devant de la scène internationale. L’acquisition de la BMCE est suivie de la création de Méditélécom, devenue Orange Maroc en 2016, renforçant son influence dans les télécommunications. Sous sa direction, Bank of Africa se distingue par ses performances et son expansion.
En décembre 2023, le produit net bancaire a enregistré une hausse de + 9 % par rapport à décembre 2022, s’élevant à 16,9 milliards de dirhams (environ 1,5 milliard d’euros). Cette solide performance témoigne de la vision stratégique de Benjelloun, dont la fortune personnelle est estimée à 1,3 milliard de dollars (1 milliard d’euros), et qui continue d’orienter la banque vers de nouveaux horizons. En parallèle, il poursuit des projets ambitieux comme la construction de la Tour Mohammed VI à Rabat, destinée à être la plus haute d’Afrique, consolidant ainsi son héritage pour les générations futures.
JEAN KACOU DIAGOU
FONDATEUR ET PRÉSIDENT DU GROUPE NSIA
CÔTE D’IVOIRE
BANQUE-ASSURANCES
Figure incontournable du monde entrepreneurial africain, l’homme d’affaires Jean Kacou Diagou est le fondateur du premier groupe ivoirien de banque-assurance, NSIA (Nouvelle société interafricaine d’assurance).
Né en 1948 à Abidjan et diplômé de l’École nationale d’assurances (ENASS, Paris), il a débuté sa carrière en tant que chef du service sinistres de SIA, une agence de l’Union des assurances de Paris (UAP), rejoignant ensuite la succursale de l’UAP en Côte d’Ivoire en tant que secrétaire général, puis directeur général de l’Union africaine, une filiale de l’UAP jusqu’en 1983, avant de créer, en 1995, NSIA.
Le groupe, qui a connu une croissance très rapide, emploie aujourd’hui plus de 3 000 employés répartis dans 12 pays d’Afrique francophone, anglophone et lusophone (Côte d’Ivoire, Cameroun, Ghana, Nigéria, République du Congo, Sénégal, Togo, Mali, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Bénin). NSIA, qui allie banque et assurance, est un acteur clé dans le développement du secteur financier africain, et enregistre une croissance globale estimée à 17 % de son chiffre d’affaires consolidé (les derniers chiffres connus et communiqués par le groupe font état d’un chiffre d’affaires cumulé de 219 milliards de francs CFA – soit plus de 330 millions d’euros – à fin décembre 2019). Jean Kacou Diagou, qui a participé à la rédaction du Code CIMA (Conférence interafricaine des marchés d’assurance), est un acteur influent dans le secteur des assurances panafricaines.
Il a également présidé plusieurs associations sectorielles et patronales, dont la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) et la Fédération des organisations patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO). Sa contribution à l’économie et à la société ivoiriennes a été reconnue par de nombreuses distinctions, dont le titre de Commandeur de l’Ordre national de Côte d’Ivoire et d’Officier de l’Ordre équatorial du Gabon. En dehors de ses activités professionnelles, l’assureur ivoirien– qui se destinait initialement à la prêtrise – a composé et enregistré plusieurs chants et albums de louanges.
Pétri de foi religieuse et de valeurs familiales, mais aussi soucieux d’assurer la pérennité de son groupe et d’en maintenir la vision et les valeurs tout en adaptant sa stratégie aux évolutions du marché, il peut pour cela compter sur sa fille Janine, directrice générale de NSIA depuis 2015, épaulée par deux directeurs généraux adjoints groupe des pôles banque et assurance, eux-mêmes secondés par des dirigeants locaux aux multiples expériences panafricaines et internationales.
OUMAR SOW
PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE DE LA CSE (COMPAGNIE SAHÉLIENNE D’ENTREPRISES)
SÉNÉGAL
BÂTIMENT ET TRAVAUX PUBLICS
Oumar Sow est un homme d’affaires sénégalais à la tête de la Compagnie sahélienne d’Entreprises (CSE), un acteur majeur dans le secteur du BTP en Afrique francophone.
Depuis sa prise de fonction en 2015, il a su transformer l’entreprise fondée par son père, Aliou Sadio Sow, en un leader régional. La dizaine de filiales du groupe CSE réalisent aujourd’hui un chiffre d’affaires avoisinant 200 milliards de francs CFA (305 millions d’euros) et emploient près de 5 000 personnes.
Plus largement, Oumar Sow a initié une diversification stratégique des activités de l’entreprise, en se recentrant notamment sur le marché sénégalais, tout en poursuivant une politique opportuniste d’implantations comme en Sierra Leone. La CSE a également remporté des contrats significatifs, participant par exemple au chantier de l’aéroport international Blaise- Diagne de Diass, aux travaux de réhabilitation de la route nationale Ndioum-Thilogne ou encore à la construction du train express régional (TER)…Une série de succès bâtie en grande partie sur la proactivité et le style de gestion collégial du patron.
De quoi permettre au cador sénégalais du BTP de naviguer avec succès dans un environnement économique complexe, notamment face aux défis sécuritaires au Sahel. Homme de vision et d’impact, Oumar Sow est également un grand passionné d’art, par ailleurs impliqué dans des initiatives philanthropiques à travers la Fondation Alioune Sow, témoignant de son engagement envers le développement social et économique de son pays.
PAUL KAMMOGNE FOKAM
PRÉSIDENT D’AFRILAND FIRST GROUP
CAMEROUN
BANQUE / INVESTISSEMENT / RECHERCHE EN SCIENCES DE GESTION ET CULTURES AFRICAINES
Capitaine d’industrie, banquier, entrepreneur, conférencier, chercheur : Paul K. Fokam, 76 ans, est le président d’Afriland First Group, créé en 2008 et dont le siège est basé en Suisse.
Afriland First Bank, le vaisseau amiral du groupe (capital de 50 milliards de francs CFA en 2022, soit environ 76 millions d’euros) est présent dans neuf pays africains et compte également trois bureaux de représentation à Pékin, Pointe-Noire et Paris. Pour sa part, Afriland Bourse & Investissement, filiale d’Afriland First Bank lancée en 2019, mène des activités dans les financements structurés, l’intermédiation boursière et l’ingénierie financière. Concepteur dans les années 1980 du modèle MC2, une approche universelle pour la création de richesse par les populations pauvres, Paul K. Fokam est considéré comme l’un des précurseurs de l’investissement d’impact en Afrique.
Il affirme que la pauvreté n’est pas une fatalité et que le secteur informel n’est pas une calamité, mais plutôt un réservoir de création de la richesse. Chercheur en sciences de gestion, cultures africaines et stratégie, Paul K. Fokam est par ailleurs convaincu que l’Afrique doit repenser son système éducatif et sa vision du transfert de technologie. Pour ce faire, il a créé le PK Fokam Institute of Excellence, une université basée à Yaoundé qui a pour objectif de doter le continent de leaders décomplexés et compétents.
Il est également l’initiateur du prix PK Fokam pour la science et la technologie. Auteur de plusieurs ouvrages et lauréat de nombreux prix internationaux, il a été nommé Chevalier de l’Ordre de la Valeur de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
YLIAS AKBARALY
PRÉSIDENT DE REDLAND COMPANY HOLDING
MADAGASCAR
INDUSTRIES
Né en 1959 à Antananarivo (Madagascar) dans une famille de commerçants, et formé à l’École de direction d’entreprises de Paris puis à UC Berkeley (Californie), Ylias Akbaraly a transformé l’entreprise familiale, dont il a repris les rênes en 2000, en un conglomérat mondialement reconnu.
Sous sa direction, le groupe a diversifié ses activités pour devenir un acteur incontournable dans plusieurs secteurs, dont l’industrie, la finance, l’énergie, les technologies, le tourisme, l’aviation, l’immobilier et le broadcast. Parmi ses réussites figure l’acquisition de Thomson Broadcast en 2018, rebaptisée Phenixya, et plus récemment de GatesAir en 2022, consolidant sa présence sur le marché mondial des technologies de diffusion. GatesAir est aujourd’hui le numéro 1 aux États-Unis dans le domaine de la migration digitale et de la radio, ainsi que le fournisseur d’équipements de toutes les chaînes télévisées américaines.
Aujourd’hui, Redland emploie plus de 5 000 personnes à travers le monde et est présent sur des marchés clés se trouvant dans les quatre continents. Le groupe a également connu une croissance significative dans l’investissement immobilier, avec des actifs totalisant plus de 1,2 milliard d’euros. De plus, des contrats importants sont en cours, dont un au montant avoisinant plus de 1 milliard d’euros dans le domaine de la digitalisation, renforçant ainsi la position de Redland sur le marché mondial. En parallèle, Ylias Akbaraly est engagé dans des initiatives philanthropiques.
Avec son épouse Cinzia Catalfamo, il a créé la Fondation Akbaraly en 2008, dédiée à la lutte contre la pauvreté et à la santé publique à Madagascar. Ylias Akbaraly a été présenté comme étant à ce jour la première fortune de Madagascar, et la quatrième d’Afrique francophone.
ARNAUD LAGESSE
PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE IBL
ÎLE MAURICE
BANQUE ET SERVICES FINANCIERS / INDUSTRIE / CONSTRUCTION / INGÉNIERIE/ ÉNERGIE / COMMERCE ET DISTRIBUTION / IMMOBILIER / HÔTELLERIE / SANTÉ ET BIOTECHNOLOGIES
À la tête d’IBL Ltd, un conglomérat mauricien majeur qui joue un rôle de premier plan dans l’économie de l’île Maurice et au-delà, Arnaud Lagesse se distingue comme l’une des figures les plus influentes du secteur privé mauricien, connu pour sa capacité à orienter son groupe vers des projets innovants et ambitieux.
Succédant en 2007 à son père Cyrille et son grand père Joseph à la tête de ce fleuron de l’économie mauricienne dont les origines remontent à près de 200 ans (1830), il a initié en 2016 la fusion de GML Investissement Ltée et Ireland Blyth Limited et créé la nouvelle entité IBL Ltd, rapidement devenue le premier groupe et l’un des principaux employeurs de Maurice, ainsi que le deuxième plus grand groupe dans la région à l’exclusion de l’Afrique du Sud, avec un total de 38 282 collaborateurs.
Cette même année, IBL faisait son entrée à la Bourse de Maurice, le groupe figure également parmi les 13 premières entreprises mauriciennes à rejoindre le Sustainability Index (Indice de durabilité) de la Bourse de Maurice. Le 30 juin 2023, il a passé la barre des 50 milliards de roupies (près de 990 millions d’euros) de chiffre d’affaires, avec un profit net de près 5 milliards de roupies (près de 100 millions d’euros), démontrant son exceptionnelle résilience par rapport à la crise sanitaire – qui a notamment gravement affecté le secteur touristique, un des pôles d’activités d’IBL – et une conjoncture internationale impactée par de nombreux bouleversements géopolitiques. Des performances remarquables qui se sont confirmées cette année, puisque le conglomérat a enregistré au terme du premier trimestre 2024 un chiffre d’affaires record de 77,8 milliards de roupies (environ 1,8 milliard d’euros), soit une augmentation de 92 % par rapport à l’année précédente, le bénéfice net pour cette même période atteignant 33,88 milliards de roupies, en hausse de 11,3 %.
Des chiffres qui s’expliquent entre autres par l’effet de rebond post-Covid, mais aussi par une audacieuse stratégie d’expansion internationale (baptisée « Beyond Borders ») entamée depuis déjà quelques années et renforcée au sortir de la Covid, notamment via un positionnement stratégique à La Réunion (rachat de supermarchés Run Market) et au Kenya, avec l’entrée au capital de Naivas le plus gros investissement de l’histoire d’IBL, à hauteur de 86 millions d’euros, groupe leader de la grande distribution dans le pays. Intervenant dans des secteurs aussi variés que la banque et les services financiers, l’industrie, la construction, l’ingénierie, l’énergie, le commerce et la distribution (enseigne Winners), l’immobilier, l’hôtellerie (hôtels LUX), la santé et les biotechnologies, IBL emploie plus de 26 000 personnes dans 23 pays, dont Maurice, les Maldives, La Réunion, le Kenya et la Côte d’Ivoire, avec des activités également en Europe et en Asie. Lagesse a mis l’accent sur la diversification des activités du groupe, notamment dans les secteurs de l’énergie renouvelable et des soins de santé, tout en consolidant sa présence sur le marché international… et en conservant son cœur et ses cœurs de métier mauriciens.
Sa vision stratégique inclut une transition vers des marchés internationaux, avec l’ambition d’accroître progressivement la part des activités du groupe à l’échelle mondiale. L’homme d’affaires a également été reconnu pour son leadership lors de l’Africa CEO Forum 2024, où IBL a remporté le prix du meilleur « Family Business » en Afrique, soulignant ainsi l’engagement du groupe envers une gouvernance responsable et durable. Une approche proactive et innovante qui en fait un leader incontournable dans le paysage économique africain.
SAMUEL DOSSOU-AWORET
FONDATEUR ET PRÉSIDENT DE PETROLIN
BÉNIN-GABON
INDUSTRIE PÉTROLIÈRE
Samuel Dossou-Aworet est né à Porto-Novo en 1944. Il grandit en Côte d’Ivoire et poursuit ses études à Dakar avant de rejoindre l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs de Paris, puis l’Institut français du pétrole. Cet ex-conseiller d’Omar Bongo sur les questions d’hydrocarbures a bâti sa fortune dans le pétrole via son groupe Petrolin – dont le dernier chiffre d’affaires connu et communiqué était de plus de 726 millions d’euros… en 2013 – qui opère dans l’exploration et la production pétrolière au sein d’une dizaine de pays d’Afrique et du Moyen-Orient (Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Nigéria, République démocratique du Congo, Burundi, Zambie, Malawi, Afrique du Sud, Éthiopie et Yémen.
Fondée à Londres en 1992 sous le nom de Petrolin UK Limited, la structure, dont le siège est à Genève, s’est développée en rachetant les parts d’autres entreprises pétrolières africaines, comme Niger Delta Exploration & Production (NDEP) en 2005. Petrolin est aujourd’hui le deuxième producteur de gaz au Nigéria, où il contrôle 40 % de ND Western Limited, que préside Samuel Dossou. Toujours au Nigéria, il possède 13,87 % de Seplat, l’un des principaux producteurs de pétrole du pays. Homme de réseaux, Samuel Dossou a présidé par deux fois l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Fin connaisseur du secteur pétrolier et minier, il s’est par ailleurs imposé comme un intermédiaire influent dans le business à Dubaï, assurant l’interface des affaires entre des gouvernements africains et la communauté des investisseurs. Il est également connu comme étant celui qui a fait plier Bolloré sur le dossier de la boucle ferroviaire entre le Bénin et le Niger. Enfin, le milliardaire bénino-gabonais, qui est l’époux d’Honorine Dossou Naki, ambassadrice du Gabon à Paris de 1994 à 2002 et ancienne ministre de la Justice, est également actionnaire de Bank of Africa, Orabank Gabon et BGFIBank Bénin.
SEYDOU NANTOUMÉ
FONDATEUR ET PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE TOGUNA AGRO-INDUSTRIES
MALI
INDUSTRIE AGRICOLE
Né en 1965 à Ségou, Seydou Nantoumé a grandi au cœur de la région agricole du Mali, aux côtés de son père, déjà présent dans le négoce d’engrais. À l’âge de 30 ans, il crée Toguna SARL, qui donnera naissance en 2007 à Toguna Agro-Industries, leader des fournisseurs d’engrais à destination des pays de la région (Mali, Burkina Faso, Guinée, Côte d’Ivoire). Bien implanté depuis sa création sur son marché domestique (le Mali est le premier utilisateur d’engrais d’Afrique de l’Ouest), le groupe a totalisé 160 millions d’euros de revenu annuel en 2022. Cette même année, il a été retenu par les autorités mauritaniennes pour alimenter la filière agricole en intrants, avec un accord de livraison d’engrais de 12 000 tonnes d’urée perlée, chiffré à 10 millions d’euros, ce qui fait de Toguna le plus gros fournisseur de l’État mauritanien.
Pour ce marché, le groupe du « roi des engrais » s’est allié au trader suisse Ameropa, historiquement positionné dans la course aux contrats publics d’acquisition d’intrants agricoles dans la République islamique. Nantoumé doit également composer avec la forte concurrence de son rival Doucouré Partenaire Agro-industries (DPA) d’Ibrahima Doucouré. Dans ce duel pour le contrôle du marché des intrants dans la région, Toguna garde une longueur d’avance en soumissionnant aux appels d’offres de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), de la Société burkinabè des fibres textiles (Sofitex) ou encore de FasoCoton au Burkina Faso. Doté de l’unité industrielle de production d’engrais la plus performante de la sous région, le groupe développe également la vente au secteur privé, notamment au Sénégal et en Guinée-Conakry.
HENRI-CLAUDE OYIMA
PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE BGFIBANK
GABON
SECTEUR ASSURANTIEL
Né en 1956 à Franceville, Henri- Claude Oyima a effectué l’essentiel de ses études aux États-Unis, où il a obtenu un bachelor en sciences d’administration et un master en banque à l’Université de Washington. Il a ensuite travaillé chez Citibank à New York et à Libreville, avant de rejoindre la succursale de la Banque de Paris et des Pays-Bas au Gabon, en décembre 1983, d’abord comme directeur général adjoint, puis comme directeur général, à partir de 1985.
Il organise alors la reprise de l’établissement dont la maison-mère a décidé de se retirer du marché local. La banque est rebaptisée Banque gabonaise et française internationale (BGFIBank) en 1996. Suivra, en 2007, la création de BGFI International à Paris, puis en 2015 l’extension de l’agrément de BGFI International (aujourd’hui BGFIBank Europe), permettant à celle-ci d’étendre son activité sur toute l’Afrique en matière de correspondance bancaire et lui conférant une autonomie complète pour les opérations de collecte de dépôts auprès d’une clientèle d’entreprises.
Aujourd’hui premier groupe bancaire au Gabon et en Afrique Centrale, BGFIBank compte 20 sociétés présentes dans 12 pays (Bénin, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, France, Gabon, Guinée équatoriale, Madagascar, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sao Tomé & Principe et Sénégal), 2 700 collaborateurs ainsi que neuf marques, et son chiffre d’affaires ou produit net bancaire pour le dernier exercice (année 2023) s’élève à 303 milliards de francs CFA (462 millions d’euros).
En l’espace d’une trentaine d’années, Henri-Claude Oyima a su adapter la stratégie du groupe à un marché devenu mature et complexe en termes de consommation, tout en renforçant sa présence dans des pays qui sont autant de relais de croissance à l’international. Fort de ces performances, le financier gabonais préside, depuis août 2022, la Fédération des entreprises du Gabon (le patronat gabonais), dont les membres représentent et produisent à ce jour près de 80 % du PIB et plus de 90 % de la main-d’œuvre formelle du pays. Il est également le président du conseil d’administration du marché financier unifié de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), dont le siège se trouve au Cameroun.
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