Côte d’Ivoire : Les importations de riz et de poisson ont couté 1 128 milliards FCFA en 2024

En 2024, la Côte d’Ivoire a dépensé 610 milliards de FCFA pour importer 1,6 million de tonnes de riz et 518 milliards de FCFA pour 732 000 tonnes de poissons, sans compter les autres produits alimentaires, qui ont également coûté une fortune au pays. C’est l’annonce faite ce lundi 10 février lors de la signature d’une convention entre MANSA BANK et Abidjan Legacy Program (ALP), une initiative gouvernementale visant à réduire les importations alimentaires.
L’objectif de ce partenariat est de promouvoir la production locale des denrées consommées au quotidien, notamment l’agriculture vivrière, les ressources animales et halieutiques. Le développement des filières telles que le cacao, le karité et le karapa, ainsi que d’autres jugées stratégiques, fait également partie des clauses de cet accord. Pour assurer la pérennité et la croissance de ces activités, ce mémorandum prévoit une formation à la digitalisation pour les acteurs agricoles ainsi qu’un accompagnement spécifique pour les femmes et les jeunes souhaitant s’investir dans le secteur.
Concernant le montant de cette convention, aucun chiffre précis n’a été fixé. Selon le directeur général de MANSA BANK, El-Hassana Kaba ‘’ Il ne faut pas limiter ce programme, car MANSA BANK compte investir autant qu’il le faut pour amener la Côte d’Ivoire à réduire sa dépendance à l’importation alimentaire et créer de la richesse locale pour nos populations.”
Pour revenir aux chiffres, les importations alimentaires (riz, poisson, viande, lait, fruits, légumes et sucre) ont atteint près de 2 000 milliards de FCFA en 2023, dont 513 milliards pour le riz et 440 milliards pour le poisson, soit les deux plus gros postes d’importation du pays. Pourtant, seulement 10 à 15 % de ces produits sont actuellement issus de la production locale, une situation qui expose la Côte d’Ivoire à une vulnérabilité croissante face aux fluctuations des prix internationaux et aux crises géopolitiques. Ainsi, ”il est temps de produire ce que nous consommons et de consommer ce que nous produisons” dixit El-Hassana Kaba.
La disparition de la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) et de la Banque de Financement de l’Agriculture (BFA) a laissé un vide structurel que ni l’État ni le secteur privé n’ont su combler jusqu’à présent.” a affirmé Abou Bamba, coordonnateur de l’Unité de Coordination d’Abidjan Legacy Program (UC-ALP).
Alors que la Côte d’Ivoire continue de se positionner comme un leader économique en Afrique de l’Ouest, cet accord pourrait bien marquer un tournant décisif pour l’avenir de son agriculture et, par extension, de son économie. Reste à voir si les autres banques et institutions financières du pays suivront l’exemple de MANSA BANK. Une chose est sûre : le secteur agricole ivoirien n’a jamais été aussi proche d’une renaissance.
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