La CEDEAO entame un processus de transfert des principales institutions des pays du Sahel

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a commencé à planifier la relocalisation de plusieurs institutions clefs actuellement basées dans des pays qui font partie de l’Alliance des États du Sahel (AES).
La décision de la CEDEAO fait suite au retrait officiel des États du Sahel – le Mali, le Burkina Faso et le Niger du bloc régional au début de cette année, aggravant la fracture politique et signalant un changement dans les opérations stratégiques du bloc du bloc.
Cette décision a été examinée lors d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO qui s’est tenue récemment au Ghana, au cours de laquelle les relations futures avec les trois pays de l’AES ont été abordées.
Le président du Conseil, le ministre des affaires étrangères du Nigeria, l’ambassadeur Yusuf Maitama Tuggar, a souligné l’importance de la situation, notant que si la CEDEAO ne souhaitait pas que les États membres quittent le pays, elle doit respecter sa souveraineté sous les administrations militaires actuelles.
À l’issue de la réunion, la CEDEAO devrait publier des mémorandums portant sur plusieurs questions critiques, notamment le processus officiel de retrait, la suspension des programmes dans les pays sortants et les défis liés à la libre circulation des personnes, des biens et des services.
Décrivant le moment présent comme un chapitre difficile de l’histoire de la CEDEAO, Tuggar a déclaré : « Nous n’avons jamais voulu délibérer sur le retrait des États membres. »
« Mais en reconnaissant la souveraineté de ces nations sous leurs gouvernements militaires actuels, nous devons maintenant nous adapter et tracer une voie tournée vers l’avenir. »
L’AES s’efforce d’assurer sa séparation
Depuis qu’elle s’est séparée de la CEDEAO, l’Alliance des États du Sahel (AES) a constamment démontré que son départ est définitif.
Le bloc a pris une série de mesures décisives pour affirmer sa souveraineté et renforcer son indépendance vis-à-vis de la CEDEAO, confirmant son attachement à une voie politique et économique distincte.
L’année dernière, le gouvernement malien a rebaptisé la place de la CEDEAO à Bamako en place de la Confédération des États du Sahel (AES), dans le cadre d’un effort plus large visant à honorer les héros nationaux et à récupérer l’identité culturelle.
Cette décision fait suite à une décision du Conseil des ministres du 13 décembre de renommer les principaux jalons et institutions, marquant un changement d’abandon de l’héritage colonial et vers l’affirmation de la souveraineté.
Parmi les autres décisions prises par l’AES pour renforcer sa séparation d’avec la CEDEAO, on peut citer :
Création d’un passeport AES:
L’AES a développé son propre passeport régional, signalant une rupture claire avec le système de la CEDEAO et renforçant son identité souveraine.
Restrictions commerciales :
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont imposé des contrôles commerciaux aux pays de la CEDEAO, dans le but d’établir un système commercial indépendant exempt de sanctions régionales.
Exclusion des institutions de la CEDEAO :
Les États de l’AES ont expulsé les représentants de la CEDEAO et gelé les programmes du bloc, mettant encore plus de côté les relations et l’intégration régionale.
Ces actions mettent l’accent sur le passage de l’AES à l’autonomie, en mettant l’accent sur la solidarité militaire, l’autodétermination politique et l’indépendance économique.
Les implications sont profondes, pas seulement pour la stabilité de l’Afrique de l’Ouest, mais pour les efforts d’unité continentale dans son ensemble.