Le Burkina Faso envisage de nationaliser les mines industrielles détenues par des étrangers

Le Burkina Faso envisage d’accroître son contrôle sur les mines industrielles détenues par des étrangers, selon son Premier ministre, alors que le pays cherche à capter une plus grande part des revenus de ses ressources naturelles.
Suivant les traces de ses voisins comme le Mali et le Niger, le Burkina Faso a révisé son code minier l’année dernière et a créé une nouvelle société minière publique, la Société de Participation Minière du Burkina (SOPAMIB), pour renforcer la surveillance nationale et la participation dans le secteur, a rapporté Reuters.
Le Burkina Faso a utilisé sa nouvelle société minière publique, la SOPAMIB, pour prendre le contrôle de deux mines d’or industrielles auparavant détenues par Endeavour Mining, cotée à Londres, dans le cadre d’un accord finalisé à la fin de l’année dernière.
Dans un discours télévisé national lundi soir, le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo a annoncé que le gouvernement avait l’intention d’étendre davantage son contrôle sur les ressources naturelles du pays.
Les réformes du secteur minier du Burkina Faso ont suscité des inquiétudes parmi les investisseurs, mais le gouvernement militaire du pays soutient que le changement est nécessaire pour maximiser les revenus de ses vastes réserves d’or et relancer une économie mise à rude épreuve par des années d’insécurité.
Le prix de l’or a bondi de plus de 25 % cette année, sous l’effet des tensions géopolitiques mondiales et des politiques commerciales erratiques du président américain Donald Trump. En 2023, le Burkina Faso, malgré le conflit persistant avec les militants islamistes depuis 2015, a produit plus de 57 tonnes d’or.
Parmi les principaux acteurs internationaux du pays figurent le canadien IAMGOLD et l’australien West African Resources Ltd. Cependant, un code minier récemment révisé donne désormais la priorité à l’expertise et aux fournisseurs locaux, signalant ce que le gouvernement appelle une « révolution » dans la gestion des richesses minérales du pays.
Alliances changeantes
Depuis sa prise de pouvoir par deux coups d’État en 2022, le gouvernement militaire du Burkina Faso a vu ses relations avec ses alliés occidentaux se détériorer.
À l’instar de ses voisins, le Mali et le Niger, dirigés par la junte, le pays s’est de plus en plus tourné vers la Russie pour obtenir un soutien en matière de sécurité et une collaboration économique.
La semaine dernière, le gouvernement a accordé une licence d’exploitation minière industrielle à la société russe Nordgold pour un nouveau projet aurifère.
Le projet devrait contribuer à hauteur de 51,5 milliards de francs CFA (89 millions de dollars) au budget de l’Etat burkinabé sur sa durée de vie, ainsi que 7,06 milliards de francs CFA supplémentaires au fonds des richesses minières du pays, selon le conseil des ministres.