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Economie

Inflation : Le shilling à l’épreuve alors que la banque centrale du Kenya tient une réunion ce 27 juillet.

La Banque centrale du Kenya doit tenir sa réunion du comité de politique monétaire (MPC) ce 27 juillet dans un contexte d’inflation élevée depuis 58 mois et d’une devise, le shilling, en baisse. En effet, la flambée des prix des produits de base, notamment l’huile de cuisson, la farine et le gaz de cuisine à la suite de la guerre en Ukraine a pesé sur les budgets des ménages et affaibli le pouvoir d’achat d’une majorité de Kenyans.

Lors de sa dernière réunion bimensuelle en mai, ledit comité qui cible l’inflation avait relevé son taux directeur de 50 points de base pour endiguer la hausse de l’inflation et stabiliser le shilling. C’était une première pour le comité en près de sept ans. Quant aux banques, elles ont depuis amorcé une politique de hausse des taux d’intérêt sur les prêts. Une nouvelle augmentation est prévue pour les semaines à venir. Après celle-ci, les taux d’intérêt dépasseront 15% mettant fin à l’ère des prêts bon marché pour de nombreux Kenyans.

Lire aussi : Dette et inflation menacent l’économie kenyane


La revue à la hausse du principal taux directeur de la banque centrale du Kenya (CBR) à 7,50 % correspondait aux attentes de la plupart des analystes. Selon leurs prévisions, ce taux connaitrait une nouvelle hausse dans les mois à venir.


Par ailleurs, la hausse du coût de la vie au Kenya a attiré l’attention du Fonds monétaire international (FMI), qui recommande désormais à la banque centrale resserrer davantage le taux de base afin de contenir les effets d’entraînement tels que la demande de salaires plus élevés par les travailleurs.
D’aucuns craignent que le nouveau resserrement largement attendu de la liquidité ne nuise à l’accès au crédit des particuliers et des entreprises. Cependant, de l’avis des analystes, ces mesures sont plutôt garantes d’une stabilité à long terme de l’économie du pays : «La clé pour les banques centrales est d’agir rapidement et de manière décisive avant que l’inflation ne s’enracine», a récemment déclaré la Banque des Règlements Internationaux (BRI).

Le FMI, pour sa part a récemment déclaré qu’il craignait que cette hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie n’ait un effet d’entrainement sur d’autres biens, en particulier sur le carburant et les services connexes au secteur du transport : «Le récent resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale du Kenya est bienvenu.

Cependant, elle doit poursuivre les efforts d’ajustements afin de maîtriser les conséquences de la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant. Cela permettrait aussi de consolider les anticipations d’inflation dans un contexte d’augmentation temporaire de l’inflation au-dessus de la fourchette cible», a récemment déclaré Antoinette Sayeh, directrice adjointe du FMI. administrateur et président par intérim du conseil d’administration. Pour sa part, le Gouverneur de la banque centrale du Kenya, Patrick Njoroge, également président du comité a noté un “danger réel” d’inflation dépassant la limite supérieure de 7,5% en mai dernier.


Selon des récentes statistiques publiées par le Bureau national des statistiques, l’inflation au Kenya a atteint 7,9% en juin contre 7,1% en mai. C’est nettement au-dessus de l’objectif de 7,5 % fixé par la banque centrale. C’était la première fois que l’inflation annuel dépassait 7,5% en glissement annuel depuis août 2017, date à laquelle elle avait grimpé à 8,04% suite à une vague de forte sécheresse.

Il y a quelques jours, l’État a conclu un accord avec les meuniers pour réduire le prix de la farine de maïs à 100 shillings grâce à une subvention soutenue par le Trésor. À la mi-juillet, le président Uhuru Kenyatta avait également décider de subventionner le prix du carburant dans l’optique des élections prochaines prévues pour le 9 août.


Enfin, l’affaiblissement de la devise nationale a fait craindre une nouvelle vague inflationniste. L’exécutif kényan a été récemment contrait d’octroyer des subventions afin d’apaiser les tensions sociales.

Africa O’clock rédaction

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