Afrique de l’Ouest : 605 tonnes de faux médicaments saisis entre 2017 et 2021
De nombreux trafics se sont étendus ces dernières années au Sahel, une zone d’Afrique de l’Ouest qualifiée de « triangle des Bermudes ». À en croire « Libération », ces trafics ont fait l’objet d’une nouvelle analyse à Dakar, par l’Office régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc) et ses partenaires étatiques.
Les rapports des analyses sur les menaces en criminalité au Sahel ont font état de trafics de médicaments, d’armes à feu, de migrants et de carburant. Selon François André Emile Patuel, représentant de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Onudc, les États luttent effectivement contre les trafics. « Les saisies se chiffrent à au moins 605 tonnes de produits médicaux lors d’opérations internationales en Afrique de l’Ouest entre 2017 et 2021. En ce qui concerne les fusils d’assaut entre 2017 et 2021 au Burkina Faso, les saisies ont augmentées de 105% », a informé Amado Philip De Andrès, co-acteur du rapport Tocta, chercheur et chef de l’unité de recherche et sensibilisation à l’Onuduc.
Pour ce dernier, le carburant représente « une marchandise facile, discrète et stratégique pour les trafiquants et est très difficile à réguler pour les Etats. Aujourd’hui, tout le monde a besoin de carburant bon marché. Ainsi, il est difficile de lutter contre son trafic et de dire à quelqu’un qui transporte 250 litres de produit sur sa moto pour faire son petit profit entre le Nigéria et le Niger : «Maintenant tu ne peux plus traverser la frontière ». Cela va affecter sa vie et celle de ses proches ».
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Poursuivant, M. Andres a ajouté que le danger est que d’autres produits échappent aux contrôles, « y compris la drogue puisque des personnes peuvent utiliser des camions pour la faire passer et des stations d’essence licites pour le blanchiment d’argent. Mais aussi les médicaments illicites revendus dans des pharmacies autorisées ».
D’après les informations qu’il a fourni, chaque année plus de 400.000 personnes meurent dans le Sahel pour avoir consommé des médicaments anti paludéens et antibiotiques falsifiés et de qualité inférieure. Le trafic de faux médicaments à travers la criminalité organisée a un impact direct sur les populations .
Si l’on se fie aux rapports des analystes des menaces en matière de criminalité au Sahel, le développement du commerce illégal d’armes a causé la mort de 9.300 personnes en 2022.
Afin de lutter contre ces trafic « meurtriers », Amado Philip De Andrès a proposé de définir une vision générale, mais aussi de mettre en place une coopération judiciaire inter-régionale.
Source : PressAfrik