Le marché du reconditionnement de smartphones : une opportunité mondiale en expansion que l’Afrique devrait exploiter (rapport)
Le coût élevé des smartphones représente un obstacle majeur à l’inclusion numérique en Afrique, avec des stratégies telles que l’assemblage local et la détaxation qui n’ont pas réussi à le rendre abordable pour les budgets modestes. Toutefois, le reconditionnement de téléphones de seconde main émerge comme une alternative prometteuse, ayant déjà fait ses preuves sur d’autres marchés similaires.
Selon un rapport d’Ecofin Pro, les smartphones reconditionnés pourraient offrir une option plus viable pour favoriser l’inclusion numérique en Afrique, avec des modèles d’entrée de gamme abordables variant entre 99 et 116 dollars.
Alors que l’assemblage local de smartphones a connu des échecs répétés en Afrique au cours des dernières décennies, le reconditionnement de téléphones usagés a démontré son efficacité dans d’autres régions du monde. Ce marché mondial des smartphones reconditionnés, évalué à 53,6 milliards de dollars en 2022 selon Market Research Future, est en pleine expansion, avec des prévisions indiquant une croissance significative jusqu’à 2032, notamment en Inde et en Amérique latine.
Cependant, malgré le potentiel lucratif de cette industrie, l’Afrique reste largement absente de ce marché. Pourtant, le reconditionnement de smartphones usagés présente une opportunité économique et environnementale majeure pour le continent.
Non seulement cela pourrait créer des emplois dans les secteurs de la collecte, du reconditionnement et de la vente, mais cela contribuerait également à réduire l’empreinte environnementale du secteur des télécommunications, avec seulement 1 % des 2,9 millions de tonnes de déchets électroniques produits annuellement en Afrique étant officiellement collectés ou recyclés.
Pour exploiter pleinement cette opportunité, il est impératif que les gouvernements africains soutiennent les initiatives de reconditionnement de smartphones usagés. Cela pourrait se traduire par la réduction des taxes d’importation sur les composants nécessaires au reconditionnement et l’octroi d’avantages fiscaux aux entreprises du secteur.
Toutefois, pour surmonter les défis liés à la mise en place d’une industrie du reconditionnement durable en Afrique, une collaboration étroite entre gouvernements, entreprises et organisations internationales sera nécessaire, comme le souligne Muriel Edjo, auteur du rapport. Cela comprend la mise en place d’un cadre réglementaire adapté, le développement d’infrastructures de recyclage et la formation de personnel qualifié.
Source : lechiffredaffaires.dz