Après plusieurs cessions d’actifs dont le plus récent et le plus important est sa filiale marocaine, Société Générale prépare la cession de trois autres importantes filiales.
Dans le sillage du désengagement des banques européennes, françaises en particulier, du continent africain, le groupe bancaire français Société Générale, en retrait de ce processus jusqu’à tout récemment, accélère son départ du continent africain.
Ainsi, après les annonces officielles de la cession de six filiales -Burkina Faso, Mozambique, Congo, Guinée équatoriale, Tchad et Mauritanie-, suivie de celle de Société Générale Maroc, la plus importante filiale du groupe sur le continent et 4e banque au Maroc, le groupe est sur le point de quitter trois autres pays africains.
«L’établissement dirigé par Slawomir Krupa a décidé de quitter la Tunisie, le Cameroun et le Ghana. Il a chargé la banque d’affaires Lazard de trouver des repreneurs pour ces trois filiales africaines», rapporte Africa Intelligence, qui explique que «ces unités ne pèsent pas lourd: elles ont dégagé, en 2023, des revenus cumulés de 409 millions d’euros, soit un peu plus de 1,5% du produit net bancaire de l’établissement». Les trois filiales en question sont: UIB de Tunisie, Société Générale du Cameroun et Societe Generale Ghana Limited.
Ces trois cessions pourraient rapporter entre 200 et 300 millions d’euros au groupe français qui souhaite recentrer ces activités sur le marché européen. Ce montant se situe très loin de la cagnotte de 745 millions d’euros que lui a rapporté la cession de ses filiales marocaines Société Générale Maroc et La Marocaine Vie, au groupe Saham de Moulay Hafid Alamy.
Si BNP Paribas, Crédit Agricole et BPCE ont quitté définitivement ou cédé presque la quasi-totalité de leurs filiales africaines, le portefeuille de Société Général, troisième banque française, après BNP Paribas et Crédit Agricole, est encore garni. En effet, la 17e banque mondiale est présente dans 17 pays africains, le continent représente 8% de son activité.
Dans le portefeuille, la banque est encore présente en Côte d’Ivoire et au Sénégal, des pays où elle s’inscrit directement dans le trio de tête. Mais, le désengagement du groupe du Maroc montre clairement que toutes les autres filiales ne sont qu’en sursis. Et pour cause, l’actuel patron du groupe, «Slawomir Krupa a fait des cessions l’un de ses principaux leviers pour redorer le blason de la Société Générale auprès des investisseurs», explique Africa Intelligence. D’ailleurs, «la filiale ivoirienne du groupe français traverse une zone de turbulences sur fond de désaccords quant à l’avenir des activités africaines de la banque. Une poignée de cadres devraient dans ce cadre quitter la Société générale», poursuit la même source.
Il est à souligner que ces cessions rentrent dans le cadre du désengagement des groupes bancaires européens du continent africain. Elles interviennent après celles de Crédit Agricole, BPCE, BNP Paribas, Barclays…
Plusieurs facteurs expliquent ces désengagements des banques françaises du continent africain. En premier lieu, ce départ est motivé par des soucis de rentabilité et d’amélioration de leurs indicateurs financiers. Les cessions annoncées auront un impact positif sur le ratio de solvabilité common equity tier 1 (CET1) du groupe.
Ensuite, la perte d’influence politique et économique de la France en Afrique, combinée à l’avènement de champions bancaires africains (Attijariwafa bank, Bank of Africa, Banque Populaire, Coris Bank, First Bank, Standard Bank Group, Absa Bank, Oragroup, UBA…), et l’influence croissante de nouveaux pays africains (Maroc, Afrique du Sud, Nigeria…) et étrangers (Chine, Russie, Inde, Turquie…) ont réduit le volume des affaires des pays européens et par ricochet des banques françaises et britanniques qui ont préféré, en conséquence, se recentrer sur le vieux continent et le marché américain.
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