L’État guinéen reprend le contrôle de MTN Guinée
Le 30 décembre 2024, le gouvernement guinéen a annoncé le rachat des 75 % des actions détenues par le groupe sud-africain MTN dans sa filiale MTN Guinée, pour le franc symbolique. Cette décision s’inscrit dans une stratégie visant à restructurer le secteur des télécommunications en Guinée et à assurer la continuité des services pour les abonnés.
La ministre des Postes et Télécommunications a précisé que ces 75 % d’actions intègrent désormais les actifs de l’État. Elle a ajouté que, dans les mois à venir, le gouvernement travaillera à assurer la survie de cette structure, en communiquant sur le nouveau nom de l’entité, les partenariats et les accompagnements nécessaires pour permettre à une autre société de prospérer dans l’écosystème des télécommunications.
Cette acquisition fait suite à des difficultés financières rencontrées par MTN Guinée, notamment des dettes fiscales, des dettes fournisseurs et des redevances impayées. En janvier 2024, les bureaux de MTN Guinée avaient été fermés par le régulateur des postes et télécommunications en raison de paiements de licence en souffrance.
En août 2024, le président-directeur général du groupe MTN, Ralph Mupita, avait expliqué que les opérations en Guinée-Conakry et en Guinée-Bissau étaient « de petite envergure » et incapables de financer leur propre croissance, justifiant ainsi la décision de se retirer de ces marchés.
MTN Guinée, troisième opérateur mobile du pays, détenait 24,2 % des parts de marché à fin 2023, derrière Orange (69,5 %) et devant Cellcom (6,3 %). Dans le domaine de l’Internet mobile, MTN Guinée représentait 25,07 % des abonnés, se plaçant derrière Orange (67,68 %) mais devant Cellcom (7,25 %).
Le gouvernement guinéen se retrouve désormais face au défi de redresser cette entité pour assurer sa viabilité et sa compétitivité sur le marché. Cela impliquera la gestion des dettes accumulées et la mise en place de partenariats stratégiques pour relancer l’entreprise. La ministre des Postes et Télécommunications a souligné l’importance de cette démarche pour permettre à une nouvelle société de prospérer dans l’écosystème des télécommunications en Guinée.
Cette reprise par l’État intervient dans un contexte où plusieurs pays africains cherchent à renforcer leur souveraineté numérique et à mieux contrôler les infrastructures critiques de télécommunications. La réussite de cette opération dépendra de la capacité du gouvernement à restructurer efficacement l’entreprise et à attirer des investissements pour moderniser les services offerts aux consommateurs guinéens.
Source : AITN